Perso, je laisse tester. Et même je pousse parfois le vice à encourager     "tu peux si tu veux, je t'ai expliqué, à toi de voir, vas y"  En général, si maman donne son assentiment, c'est beaucoup moins rigolo...

Et quand on les trouve à déchirer le livre de la bibliothèque...     

voilà je suis reviendue...
J'ai passé la journée à cogiter. Ce matin c'était très mal parti: je m'assois tranquille sur le canapé, avec mon thé, que j'ai la (mauvaise) habitude de boire avec la cuillère dans la tasse... M saute sur l'occas: elle veut absolument tourner la cuillère dans la tasse. Je lui dis non, que le thé est encore chaud, parce que je sais comment ça finit, elle sort la cuillère de la tasse et éclabousse partout (comme un gamin qui joue dans un bac à sable). Elle s'énerve, je tiens bon, et déjà fatiguée (levée à 6h45), je cède, pose la tasse sur le tabouret (en plastique) du salon et lui dis allez vas-y. Ça a pas loupé. Alors je me suis bêtement énervée, et j'ai fini en larmes. Après coup, je me suis dit que j'aurais dû la laisser faire après l'avoir prévenue (le thé n'était pas assez chaud pour qu'elle se brûle), et lui donner un torchon pour nettoyer.
Enfin, on continue. On part manger au pub. Au retour, passage par une sorte de parc assez grand en triangle mais entouré de rues/routes. Total: les filles couraient partout, au bout d’un moment je vois Sofia se ruer vers un passage piéton, avec les voitures qui passaient à toute vitesse. J’ai hurlé, j’ai eu super peur, en fait elle voulait “juste” toucher le poteau du feu tricolore, comme je le lui ai appris (“on s’arrête au poteau/à la poubelle/à la barrière”). J’ai passé 10min à pleurer comme une imbécile, en me disant que j’étais une grosse stressée de la vie. Zhom lui a passé un savon (surtout qu’à l’aller elle était allée sur la route), et zou dans la poussette.
Je crois que mes soucis, c’est d’abord que oui, je suis stressée quand je sors avec elles (ça fait donc 3 fois qu’elles vont sur la route, même si elles écoutent un peu plus maintenant), j’ai très peur quand je marche dans la rue, et ensuite, j’ai bcp de mal à savoir ce que je peux leur autoriser/interdire. Elles veulent faire bcp de choses seules, mais pour certaines, je ne peux pas les laisser faire (un des ex c’est de jouer avec les sucrettes qui sont en hauteur dans un placard, et zhom les laisse monter sur le plan de travail de la cuisine (il les tient) pour qu’elles les mettent. Perso, je sais que ça finit en “moi aussi veux monter”, et tout le monde pleure parce qu’on ne peut pas les tenir toute la journée debout là-haut. Selon moi, les enfants n’ont rien à faire la dessus).
Je suis aussi bloquée par le fait que dès que je fais/permet qqch à l’une, la seconde débarque automatiquement pour faire la même chose. Et du coup souvent je refuse parce que je sais qu’avec les 2 ça va me souler.
Je me prends trop la tête, hein? Vous voyez ce que je veux dire? J’arrive pas à établir la limite entre les laisser expérimenter de nouvelles choses et leur dire que non parce que elles sont trop petites/j’ai pas envie/pas le temps etc.
Désolée pour la tartine...

voui c'est une idée, suzy :-) j'y avais pas pensé. Mais elles sont coriaces, elles veulent TOUT faire en vrai, TOUTES SEULES! en même temps, peut-être qu'on les a mal habituées? On essaye de les faire participer au maximum, donc parfois , ça dérape.
Et oui, je suis désemparée, c'est le mot. Complètement paumée même. Je sais plus quoi en faire, quand dire oui ou non, expliquer ou pas.
Ma mère me disait qu'une partie du pb vient du fait que je veux toujours leur faire plaisir, même qd certaines situations me font particulièrement ch**r, et au final je suis tellement énervée que j'explose. Elle me disait que c'est pas non plus mauvais de dire non dès  le départ si je sais que ça va partir en vrille, histoire de me préserver moi. Je sais plus...

Et la technique super nanny
Je m'explique: fixer les objectifs et les choix possibles dès le départ.
Il est impératif que les enfants soient attentifs à tes paroles, toujours pareil, s'ils papillonnent, tu arrêtes et attends. Sans crier ni s'énerver, juste fixer les règles.
Pour le parc: les filles venez là et écoutez, là il y a la route dangereuse, là il y a le truc XX, vous avez le droit de jouer entre çà et çà, je vous fais confiance, vous êtes raisonnable sinon nous rentrerons à la maison.
Attention: le retour doit être présenté comme une "mise en sécurité" (j'ai peur d'un accident) et non comme une punition.
Pareil pour marcher sur la route: vous écoutez et donnez la main, quand il n'y a pas de danger je vous lâche. Sans cela, retour dans la poussette.
Pour la tasse: 2 tours de cuillère sans éclabousser ni en mettre partout. Bien sûr, elle va tenter 3, tu lui rappelles "j'ai dit 2, maintenant tu arrêtes". Et si elle éclabousse, tu l'envoies elle-même chercher un torchon et elle essuie elle-même.
Etc..

A te lire, j'ai comme l'impression de te sentir en plein burn out. Tout te submerge et t'apparait comme insurmontable.

Coucou

Tu trouveras toujours quelqu'un qui fera "mieux" que toi, qui saura "mieux" que toi etc.

Fais toi confiance, tu es leur maman et tu sais ce qui est le mieux pour tes enfants parce que tu les connais !!!

  et reste ZEN 

Coucou,

J'aurais pu faire un mixte des réponses de Suzy et P'tite Lilli .
Et pour la table basse, le canap ou la bibliothèque, j'ai fonctionné comme toi, Suzy .



Hélène : C'est effectivement quelque chose de très compliqué que de prendre la bonne décision, immédiatement, pour autoriser ou non les multiples demandent de nos chers anges. On ne peut décemment tout interdire... Mais quand c'est non, c'est non (même si il m'arrive personnellement très souvent de regretter d'avoir dit non, je ne reviens JAMAIS sur cette décision fatale).
Du coup, j'essaye le plus souvent de trouver des autorisations partielles . et puis je n'hésite pas non plus à me donner le temps de la réflexion : "Attend, là, je réfléchis...", "Je vais adapté pour que tu puisses faire"...
Les enfants sont toujours dans l'urgence. Mais il n'y a jamais urgence, surtout à leur niveau . Plus que l'interdiction, sachons aussi leur apprendre la patience .



Sur le coup de la tasse, il y a aussi la possibilité de lui donner un fond de thé dans un bol à elle, accompagné d'entrée de jeu du torchon "si tu en renverse un peu, tu essuieras...".

Sur la route dernièrement, seul avec 3 loustiques de 3 ans. Pas question de leur courir après individuellement. Alors gros débriefing de départ : On va faire du toboggan ensemble, c'est le top . Mais je vous fais confiance : vous êtes 3 et je suis toute seule, donc quand je dis stop, c'est qu'il y a danger, et on s'arrête. Interdiction de traverser les rues seul !
Bé c'était à mourir de rire : la course pour arriver en premier à la route à traverser, pour bien montrer qu'on s'arrêtait ostensiblement avant, tous les 3 ensemble en disant à l'autre qu'il ne s'était pas arrêté à temps , pour attendre et se donner tous la main (chose que je ne fais plus avec mes zouaves...). Et les 3 de se retourner pour voir que moi, je n'étais pas si pressée  (loin à l'arrière), et que donc, je leur faisais confiance.


Je crois que c'est important aussi de plutôt fonctionner en donnant des possibilités (en trouvant un juste milieu acceptable entre leur age/la prise de risque), plutôt que de crier à tout va aux interdits...
Mine de rien dans mon exemple précédent, j'ai autorisé qu'ils soient seuls sur le trottoir. Je leur est fait confiance, avant d'interdire de traverser seuls la route...
Pareil pour la tasse, tu autorises qu'elles puissent faire comme toi, et tu leur fais confiance pour ramasser les débordements...

Et puis l'histoire de la tondeuse que j'ai déjà raconté, mais je trouve que c'est une bonne illustration. A aucun moment je n'ai interdit l'accès à la tondeuse. Mais j'ai fait manipuler, avec eux, et décortiquer les dangers de l'objet....
Ca ma fait perdre 10mn sur mon temps de tonte, mais c'est pas grave, c'était un moment convivial d'échange .



Dernier point : fuis tous les gens qui te juges . Prend ceux qui te conseillent.
Il y a une différence entre le "tu devrais leur interdire de faire du patin à roulettes dans la maison" (mes parents , et le "Tu n'as pas peur qu'ils s'éclatent la tronche sur un meuble ?" (mes beaux parents). Le questionnement est plus constructif, et l'échange possible.... Tu peux alors aussi te repositionner toi même face à tes choix.


Prend aussi du recul sur ce qu'on te raconte. Dans mes anecdotes, je prend celles qui marchent. Les autres (il y en a ), ont moins d'intérêt . Et c'est pour tout le monde pareil .

A +

Coucou

comme P'tite Lilli, il y a des interdits invariables, mais la plus part du temps j'avise en fontion de la situation. Je n'arrive pas à tenir une comptabilité de toutes les règles!   

Hélène, j'ai l'impression que c'est un passage où vous avez besoin de remettre les choses à plat un petit peu avec tes filles. Avant d'arriver à un "résultat zen" avec elles, il y a certainement une phase où elles ont besoin qu'on les accompagne  dans leur aprentissage.

Je m'explique : marcher seules sur le troitoir, oui c'est possible mais après avoir bien apris avec maman ou papa à marcher tranquillement et observer ce qui se passe donc en donnant la main systématiquement. Cela peut être juste une période, le temps qu'elles apprennent. 

Mon grand est très indépendant et aime prendre des initiatives. Il marche aussi tout seul (il a 4 ans). Mais il y a eu une période, certes courte, où il devait absolument donner la main, danger ou pas danger (vers ces 2 ans et demi 3 ans). C'était un passage pour qu'il apprenne à être cool sur la route et observer ce qui se passe, pour réagir en foncion.

J'ai un garçon super speed. Du style on l'entend de loin. Il a l'air immétrisable. Mais en fait c'est tout le contraire. Je me suis toujours balladée avec lui en ville, même enceinte par 2 fois, incapable de lui courir après. Il faisait du vélo sans pédales, ça peut aller très vite (et dès 2 ans). Je n'ai jamais eu de soucis, à part qu'il avait tendance à rentrer dans les gens. Bon heureusement ils s'écartaient sur son passage. Mais ce n'est pas pour autant que j'ai interdit le vélo. Bien sûr je suis passée par les phases, mais qu'est-ce qu'ils vont penser etc.... Mais au final je m'en fiche maintenant (faut dire ici les gens sont plus tolérant  vis à vis des enfants, ils ont le droit d'être cancre!!  )

Aujourd'hui on roule ensemble en ville, par ex pour aller à l'école le matin, chacun son vélo et il respecte ce que je lui demande.

Bien sûr je reste vigilante, il faut encore lui rappeler des règles. Mais il y a d'autres trucs qu'il fait systématiquement tout seul comme descendre de son vélo avant de traverser un passage piéton.

Tout ça c'est à force de pallabres, mais aussi de quelques fâcheries. Et ce n'est pas fini!   

Je dirais que pour l'éducation, tu peux aussi changer ton fusil d'épaule en fonction des périodes et des situations.

Allez j'y ai mis ma tartine aussi!!