En regardant ton blog, je me dis que j'aurai du faire la meme chose que toi...
Ta fille n'a pas la vie idéale mais je suis certaine qu'elle est heureuse grâce à tout l'amour que vous lui donnez!!!
J'ose espérer que c'est la douleur qui t'égare et qui te fais dire des choses pareils.
Tu ne peux pas comparer ton histoire avec celle de Jenny, je crois me souvenir que la maladie d'Adeline a été découverte après la naissance.
Je t’invite à relire attentivement le post de Jenny, elle explique de façon très claire que ce qu’elle vit et surtout que ce que vit sa petite fille n’est pas enviable… De façon très pudique, Jenny essaie de te dire quelque chose, à toi de traduire.
Bien entendu je ne me permettrai jamais de parler à sa place, mais là, tes propos m’ont choqué Ginestou.
Pour ce qui me concerne, pendant plus de deux ans, j’ai vécu dans l’angoisse par rapport à mes filles. D’abord l’angoisse de ne pas savoir si elles allaient survivrent puis l’angoisse qu’on leur découvre un handicap lié à la prématurité. Déjà pendant la grossesse, un soupçon de trisomie m’avait fait dire au médecin : si mes deux enfants doivent être handicapée, je préfère ne pas les avoir.
Si je pouvais t’avoir en face de moi, je te dirai, droit dans les yeux :
Si c’était à refaire,
en sachant ce que je sais,
je ne le referai pas.Je préfererai ne plus avoir d’enfant que d’avoir à revivre cette souffrance.
Regarder chaque jour ses enfants se battrent pour simplement respirer et prendre deux grammes, s’interroger sans arrêt sur leur avenir au cas où ça tournerai mal, subir le regard des autres parce que tu n’as pas des enfants comme les autres.... Et j'en passe.
Depuis le début, je suis ton histoire, j’essaie de te soutenir comme je peux mais je ne suis pas à ta place. Personne ne peux savoir ce que tu ressent vraiment.
Tu te sent coupable, mais nous portons toute de la culpabilité vis-à-vis de nos enfants pour diverses raisons et à des degrés différent bien entendu.
Tu dis que tu as tué ton enfant, depuis le début tu le scande comme si tu voulais t’en convaincre ou au contraire pour lire que ce n’est pas le cas ?
Ne me dis pas qu’à au moins un moment tu n’as pas eut le choix de dire : NON. On a toujours le choix.
Tu as choisis et tu as du mal à assumer ton choix mais c’est bien normal. Tu es un être humain tout simplement. Tu es une maman et tu as accompli le geste d’amour ultime : celui de souffrir mais de ne pas faire souffrir un petit innocent.
Essaie, dans la mesure du possible, de profiter du fait d’avoir deux enfants en bonne santé, donne toi à fond pour eux. Ce n’est pas trahir ton petit ange que de te sentir vivante.
Ta fille ainée et ton fils ont besoin de toi, je sais que tu en est consciente.
Mets tes regrets de coté, ils t'empéchent d'avancer.
Pense à l'avenir.
Quand à accompagner ton ange, je te rappelle que tu l'as fait. Tu es venue ici pour trouver des conseils, tu as ouvert plusieurs fils le concernant, tu t'es occupé de lui jusqu'au bout. Tu t'es posé un tas de questions, tu as retourné le problème dans tous les sens...
Tu es une mére qui se préocuppe du sort de ses enfants, de
tous ses enfants.
Je t'embrasse.