Moi pareil, je trouve que les cuillères ne sont pas un bon moyen d'expression !
LN, j'ai l'impression à vous lire que je me situe quelque part entre P'tite Lilli et toi
Il y a des situations que je gère "bien", quand il s'agit de manière flagrante de caprice (enfin, à mes yeux hein ....) : là c'est non, point, ils peuvent criser ce qu'ils veulent (avec ou sans cuillère
), ce sera non et c'est tout (limite, je vais finir par me fâcher si le caprice ne passe pas ; P'tite Lilli, je n'ai jamais pensé à carrément ignorer, mais bon ....)
J'ai plus de mal quand j'ai l'impression de voir du désarroi, c'est là où je galère à trouver un juste milieu.
Quand la crise n'est pas un caprice mais l'expression, toujours à mes yeux, de quelque chose qui "coince".
Et depuis que je me suis penchée sur les zèbres, je trouve mine de rien des réponses que je n'avais pas trouvé jusqu'à présent ; intégrer l'idée d'une hyper sensibilité me permet de gérer les situations autrement.
Un exemple avec Axel, ce coup-là ; j'ai toujours plus ou moins su qu'il ne supportait pas l'injustice, mais je ne m'y arrêtais pas forcément. Après avoir lu un paragraphe sur le sujet, je me suis faite la remarque qu'effectivement, ça avait l'air bien plus important qu'il n'y parait pour lui.
Quand les enfants montent ou descendent de la voiture, on le fait côté trottoir, mais comme ils s'assoient toujours du même côté, celui qui a sa place côté rue monte donc en premier, le 2ème monte après.
Hier, il était donc logique qu'Axel monte en premier, mais Roxane refuse de le laisser passer ; moi-même j'étais côté rue, pour mettre les cartables côté passager, donc du côté d'Axel ; il pleuvait, les voir se chamailler pour monter en voiture me gonfle, j'impose à Axel de passer côté rue.
Il se met à pleurer, râler ; sur le coup, je prends ça pour un caprice, commence à lui dire qu'on s'en fiche, de quel côté on monte dans la voiture si je donne le feu vert, que Roxane n'ait pas voulu le laisser passer n'a pas d'importance, etc ....
Puis je réalise que si, peut-être que pour lui, c'est vraiment important.
Donc je lui demande de me dire exactement ce qui le fait pleurer, j'insiste ; et là : "mais c'est pas juste ! tu m'obliges moi à monter de l'autre côté et tu obliges pas Roxane à me laisser passer ! c'est pas juste !!!!"
Et bien oui, vraiment, pour lui je pense que ma réaction était injuste, profondément ; et quand je lui ai dis que j'avais compris qu'il trouvait lui la situation injuste, j'ai expliqué que moi je n'avais pas pensé à tout ça, et que j'étais désolée pour lui qu'il ait trouvé ça injuste.
Et bien il était soulagé, calmé instantanément.
C'est là où c'est important pour moi, cette "histoire" ; prendre en compte ce qui réellement, profondément les touche ; respecter cette sensibilité qui peut leur faire mal vivre les choses, et surtout, souffrir de ne pas être compris.
Ca ne changera pas le fait qu'une prochaine fois, peut-être que j'imposerai quand même à l'un ou à l'autre de faire un truc, parce que ça m'aura paru plus simple ou plus je-ne-sais-pas-quoi ; mais de pouvoir dire à mes enfants : "ok, là j'ai pigé pourquoi tu réagis ainsi", je pense que c'est un soulagement, pour tous.
Ne pas considérer quelque chose comme dérisoire, sous prétexte que x% des gamins trouveraient ça dérisoires ; et bien si c'est important pour eux, le reconnaitre ....