En ce qui concerne l'article : ce qui y est écrit ne me parait pas forcément faux...mais c'est une vision tellement limitée des choses...
C'est assez symptomatique de voir qu'un article intitulé "Élèves surdoués ou précoces petit guide à l'intention des enseignants" ne parle que des enfants que leurs parents croient précoces alors qu'ils ne le sont pas...
(Quant aux enfants réellement précoces, visiblement, ils ne sont sensés poser aucun problème, et ne demandent aucune adaptation. Il faut juste penser à rappeler aux parents que la précocité de leur enfant est à relativiser...)
Heureusement que tous les enseignants ne raisonnent pas de cette façon.
Hélène, je ne saurais quoi te conseiller par rapport à la maîtresse. Je comprends ta crainte, j'ai toujours eu la même. On est vite catalogué...
Je pense que si tu veux aborder le sujet, il faut peut être juste tâter le terrain sur le plan de l'éveil et de l'avance scolaire. Mais sans parler du comportement. Tu verras déjà si l'instit embraie ou pas. Si sa réaction est positive, tu peux tout doucement aller plus loin...
Pour ce qui est des colères : nous avons vécu cela ici aussi, avec nos deux zèbres. Ca a quand-même tendance à se calmer avec l'âge.
N.a toujours eu des réactions extrèmes, que ce soit par rapport aux choses qui lui font plaisir, comme par rapport à celles qui le frustrent.
Bref, petit plaisir : grande explosion de joie. Petite frustration : grosse colère.
C'était épuisant.
Il y a quelques mois (N.avait 6 ans), à bout d'idées, nous avons tenté le coup avec en essayant le renforcement positif par des petites récompenses (bien que ça ne corresponde pas vraiment à notre façon intuitive d'agir avec nos enfants).
Nous avons expliqué à N. que faire une colère, ce n'est ni bien ni mal, que c'est l'expression de ce qu'il ressent. Mais que cependant, nous vivions ensemble. Et que certains aspects de ses colères étaient difficiles à vivre pour nous, ses parents, mais aussi pour ses frères.
Nous lui avons donc demandé :
- d'essayer de faire un effort pour ne plus partir en vrille à la moindre contrariété. Qu'il y avait des choses qui n'étaient pas si importantes, que nous étions prêts à l'écouter si quelque chose le blessait ou s'il n'était pas d'accord (ce qui ne veut pas dire que nous lui donnerions raison), mais que ce n'est pas en se mettant à hurler qu'on réglait les problèmes
- que dans le cas où il sentait malgré tout que sa colère montait, il était légitime qu'il ait envie de l'exprimer, mais que nous n'étions pas, nous, obligés de l'entendre hurler à nos côtés. Que dans ces cas-là, s'il voulait crier, on lui demandait d'aller dans sa chambre. Et qu'au passage, nous n'acceptions pas qu'il claque des portes, ou abîme quoi que ce soit. Je lui ai suggéré de se défouler sur des choses qui ne cassent pas.
Par ailleurs, j'ai toujours été prête à le réconforter après une colère, parce que je ressentais qu'il en avait besoin.
On a définit que tous les soirs, on ferait le point de la façon dont la journée s'était passée, et que si ça s'était bien passé, on mettrait un autocollant au calendrier. Bien passé, ça ne veut pas dire pas de colère, mais plutôt avoir fait attention aux deux points dont je viens de parler.
Au bout de la semaine, s'il avait x autcollants, il aurait une petit récompense.
Bon, tout cela est un peu subjectif...mais le résultat a été impressionnant. N. a réalisé qu'il pouvait maîtriser les choses bien plus qu'il ne le pensait. Je l'ai vu parfois prêt à éclater et puis se raviser...et parfois vite monter dans sa chambre pour hurler un coup, et puis redescendre.
Cette prise de conscience a été efficace à long terme. On a fait ce système pendant deux semaines, mais ensuite, ce n'est jamais redevenu comme avant.
Bien entendu, il y a toujours des colères. Mais plus aussi souvent, et il les gère différemment.
Bon, à côté de cela, il reste impulsif, il râle quand les choses ne vont pas comme il veut, il peut être agressif ou crier quand ses frères font des choses qui le frustrent, etc etc. Mais côté colères, vraiment, ça s'est bien calmé.
Voilà notre expérience à nous.
Sinon, je voulais revenir sur la question des limites. Je crois que nos enfants sont particulièrement forts pour nous faire remettre nos limites en question. Or, ce n'est pas forcément positif. Ici aussi, nous devons faire face à des tentatives permanentes de négociation. Mais j'ai un peu de mal avec l'idée de traiter un enfant de 7 ans comme un adolescent. Je ne pense pas qu'au bout du compte, ce soit positif pour lui. Ce sont des enfants, pas des adolescents. Oui, ils sont très intelligents et extrêmement sensibles. Mais ils ont aussi besoin de limites fermes et non négociables, et même une fois expliquées, non discutées.
(Ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas attentive à la façon dont ils peuvent ressentir les choses).
Isasa, je pense que le RDV avec la pédopsy a été très positif pour vous et votre puce.