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Auteur Fil de discussion: Les petits et la mort  (Lu 2592 fois)
Aude25
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« le: 23 Octobre 2009 à 21:12:16 »

Je voulais ouvrir ce sujet dans la section des petits car je me pose des questions que comment parler de la mort aux jeunes enfants??
Mes filles ont 20 mois et nous habitons dans une ferme. La mort des animaux en tout genre est "fréquente", que ce soit les lapins ou les poulets pour notre consommation, ou des décès pour maladie.
J'ai nottament un petit elevage de cailles dont je m'occupe tout les jours avec les petites et il est fréquent d'en trouver des mortes le matin....
Quoi leur dire?Huh??
Je leur dit que la caille est morte et on la met de coté, mais de plus en plus elles cherchent à aller voir ou je l'ai mis, à demander "l'esou caille"?? et à raconter à tout le monde "caille mote"....
Je me dit qu'elles sont drolement petites mais les naissance, les départs et les déces d'animaux font partie de notre quotidien..
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L@urine et Ch@rlotte sont nées le 27 février 2008.
P1erre les a rejoints le 22 février 2011.
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isa75
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« Répondre #1 le: 23 Octobre 2009 à 21:31:59 »

j'ai acheté un très bon livre qui aborde ce thème

http://www.ecoledesloisirs.fr/php-edl/catalogues/fiche-livre.php?reference=02182


mon aînée a posé des questions vers 4 ans, 4 ans et demi, apparemment c'est le moment des questions métaphysiques  

mais comme les tiennes y sont confrontées quotidiennement, c'est sûr qu'elles te les posent déjà

je pense que le plus important est ne pas avoir de tabou, qu'ils ne ressentent pas de malaise ou gêne

comme tu le dis, la mort fait partie de la vie


ouh là ça hurle, je file  
« Dernière édition: 23 Octobre 2009 à 22:22:39 par isa75 » Journalisée

J (09/03/2004), S et N (24/03/2009)
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Sénèque
Jenny 2A
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Mes 3 amours


« Répondre #2 le: 23 Octobre 2009 à 22:12:05 »

La tante a ma BM est morte il y a 1 an 1/2 (Anthony avait a peine 2 ans et était assez proche) et l'oncle a zhom cet été (et deux chats écrasés  Roulement des yeux) . On lui a rien caché. On a simplement dit qu'il/elle était monté au ciel et ne reviendrais jamais. Qu'il/elle était malade/vieille (ou chat écrasé par une voiture ). Il a posé la même question pendant quelque temps et il faut surtout s'armer de patience a toujours repeter  Tire la langue 
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La Doudou Brestoise
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Un peu bohème...


« Répondre #3 le: 24 Octobre 2009 à 00:14:05 »

Coucou,

Personnellement, j'évite pour le moment de parler d'une éventuelle montée au ciel... Trop religieux cette affaire . Laissons leur l'imagination de croire en la réincarnation, ou tout autre retour à la terre nourricière...


Donc j'en suis encore à mettre des mots. Mais ici, nous ne côtoyons pas souvent la mort. Là, le petit oiseau est mort, il ne bouge plus, on va l'enterrer. Oui, c'est triste, c'est la vie... Mais je ne suis pas persuadée qu'ils aient compris le coté irrémédiable de la mort. Et surtout, que cela aussi peut arriver à notre chatte de famille, ou à un ami...

Tiens, si, un autre lieu où ils côtoient la mort : l'étale du poissonnier . Cela date un peu, mai j'ai eu droit aux questions, suite à la visite d'un aquarium avec de vrais jolis poissons bien vivants : et ceux-là, ils sont morts Huh?. On va les manger Huh?. La réponse est restée simple : oui, on va les manger. C'est bon le poisson, surtout le celui-là, le maquereau... (ils adorent le maquereau Clin d'oeil).

Bref, mon coté très pragmatique reste dans le pragmatisme pour leur répondre. Les vraies questions métaphysiques sur "c'est quoi la mort" ne sont pas encore vraiment apparues. Et je m'apprête alors à sortir mon arme redoutable apprise de P'tite Lilli : le retournement de question : "et pour toi, c'est quoi, la mort Huh?".

A +
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» Il faut imaginer Sisyphe heureux »
Albert Camus
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« Répondre #4 le: 24 Octobre 2009 à 07:19:40 »

Coucou,

Je vais essayer de te dire comment nous avons aborder le sujet de la mort avec notre 1ere fille, Elisa.
Nous avons perdu notre chien, elle avait 2 ans.Nous lui avons expliqué que Pitchoune était malade et qu'elle était morte, qu'elle ne la verrais plus. Pas d'autre question de sa part...Nous pensions qu'elle avait bien entendu , de là à tout comprendre....1 an après, ma grand mère décéde. Je rentre le soir en pleurs et j'explique à Elisa ce qui se passe (de la même façon). Et là, stuppeur! Elle me dit: alors mamy ginette ne va pas être seule, elle va retrouver Pitchoune! Comme quoi, les enfants comprennent beaucoup plus de choses que l'on ne pense!
Nous en avions parlé avec la pédiatre car elisa était perturbé. Elle m'avait conseillé de ne jamais dire que la personne était monté au ciel car trop compliqué à comprendre pour eux.
Elle m'avait conseillé de l'amener au cimetière si elle était demandeuse, et elle y était. Très franchement, la 1ere fois, j'ai regretté! Elisa s'est mise à gratter la terre en pensant que sa mamy était tombé dans ce trou et qu'il fallait la sauver. Pourtant, nous lui avions bien expliqué avant!
Maintenant qu'elle est plus grande, elle me demaande souvent d'aller mettre une rose à sa may et cela se passe bien.
Pour le coté irrémédiable, je pense que cela vient plus tard...Elisa a aujourd'hui 5 ans et demi et nous avons perdu notre chat (et oui, ça fait beaucoup en peu de temps!) au mois de juillet. Là, elle a compris qu'elle ne pourrait plus la voir et a même expliqué à sa petite cousine ce qu'était la mort...
Voilà pour mon expérience...

A +
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Angèle
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« Répondre #5 le: 26 Octobre 2009 à 07:15:25 »

Aude, je dirais qu'il est très important de respecter leur ressenti ......
Bon.....peut-être pas tout de suite, parce qu'elles sont jeunes, mais dans quelque temps.....
Accepter et comprendre, qu'elles puissent être attachées à une caille, un veau, un lapin ou autre....qu'elles puissent être triste...
Le respecter....
Même si pour nous, la vie est ainsi, la roue tourne........ des cailles-veaux ou lapins....il y en a d'autres.....ce n'est pas grave........

Mes parents avaient une ferme (chèvres-chevreaux, brebis-agneaux);
Chaque année, on s'attachait à un petit chevreau ou un petit agneau..........et comme chaque année, un matin, l'ensemble des chevreaux ou agneaux avaient disparus ......  Pleurs Pleurs
Ou comme tu dis........il était mis au poteau pour la propre consommation de la famille...... Pleurs Pleurs Pleurs

Mes parents n'ont jamais pris de gants pour entendre que l'on puisse être triste et très en colère......
Pour eux, c'était le quotidien.......
Pour manger la viande de notre assiette......ça passait par la mort d'une bête......c'était comme ça, nécessaire.....

Coïncidence ou non, la viande a pour nous tous, un goût amer.......
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« Répondre #6 le: 26 Octobre 2009 à 08:03:07 »

Ben justement la question est là!
Je ne suis pas issue du milieu agricole et je n'ai pas ce "détachement" vis à vis des animaux..
J'ai pas fini mon message....
J'eleve des animaux "de consommation" car je prefere savoir ce qu'on mange, mais j'ai beaucoup de mal avec le fait de devoir elstuer, etc...

C'est pas évident, je me dis qu'à 20 mois le contact avec la mort devrait etre exceptionnel et pas si fréquent...
Mon mari est beaucoup plus détaché, il dit qu'il faut qu'elles s'habituent...
« Dernière édition: 26 Octobre 2009 à 10:02:14 par Aude25 » Journalisée

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Maman, je veux être une vraie maman...


« Répondre #7 le: 26 Octobre 2009 à 08:45:19 »

Bonjour,

Pour ma part, j'ai un garçon qui s'estposé des questions très tôt car issu d'un couple mixte, il nous à demandé vers 2 ans "pourquoi papa est noir et toi tu es blanche ?" ou bien à 3 ans "maman pourquoi tu t'es pas marié avec un blanc puisque tu es blanche ?" alors vous imaginez que la question de la mort est vite arrivée... J'ai perdu mon grand père quand il avait un an 1/2, il m'a demandé pourquoi tout le monde pleurait, je lui ai dit "pépé est parti au ciel pour toujours, il ne reviendra pas"... "Pourquoiiiiiiiii ?" (vous savez le "pourquoi" qui appui bien sur le "oiiiiiii"). Je lui ai dit que son pépé était vieux et que quand on est très vieux on va au ciel. Il m'a demandé comment le corps passait du sol au ciel  , on a imagé en parlant d'une âme... Le problème c'est qu'avec lui une réponse amène à une autre question... 

Il a eu également la chance de participer à des ateliers philo à l'école... Ces séances sont mise en place par saaîtresse, filmées par une équipe de production car ils veulent en faire un documentaire ou un film à l'attention de l'IUFM... Il sera d'abord projetté à l'UNESCO... Ces séances se sont déroulées sur 2 ans et ont abordés des th^mes tels que "l'amour", "la mort", "la différence" ou encore "le handicap"...Autant dire qu'il s'est régalé et est vite devenu la star du documentaire lol !!!!

En tout cas ça l'a beauxoup aidé et destressé... Moi je pense que même tout petit, il faut en parler avec aisance et dédramatiser... Parce que les enfants sont loin d'être bête...

Bon courage
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"Ce qu'un père peut faire de plus important pour ses enfants, c'est d'aimer leur mère"
Angèle
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« Répondre #8 le: 26 Octobre 2009 à 15:04:41 »

On n'est pas tous à l'aise face à la question de la mort.....
Je pense aussi qu'il ne sert à rien de la cacher........elle est là, elle fait partie du cycle de vie.......

J'élève des animaux "de consommation" car je préfère savoir ce qu'on mange
Tu as entièrement raison, il faut aussi remettre les choses à leur place et être logique...

Après, en y réfléchissant, peut-être qu'il est important de dire ce que tu ressens face à une bête que tu retrouves sans vie au petit matin ou face à une bête que tu as dû tuer pour manger ...

J'espère ne pas choquer par les propos qui vont suivre...

Longtemps on a pensé, mon père sans c?ur, inhumain parce qu'il apparaissait comme indifférent à ce qu'il faisait ou allait faire (c'est lui qui mettait au poteau les bêtes pour la consommation ou celles qu'il fallait aider à mourir.....);
En fait, mon père (on l'a su bien après) détestait faire ça et se résignait à le faire comme un devoir ....

Pour nous, tuer une bête délibérément a toujours été vécu comme une violence........d'ailleurs, le son de l'affutage des couteaux restent gravés dans nos mémoires....... comme le signal pour se cacher .....pour surtout ne pas entendre et ne pas voir ......

En revanche, la mort naturelle ne nous a jamais choqué.........on aidait même sortir la bête de la bergerie ou du poulailler sans aucunes réticences ....
« Dernière édition: 26 Octobre 2009 à 15:07:13 par Angèle » Journalisée

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« Répondre #9 le: 26 Octobre 2009 à 20:08:49 »

Il faut expliquer, dans un langage simple et direct, pourquoi l'animal est mort. Mais surtout ne jamais lui mentir, en faisant passer la mort pour un autre évènement.» Sinon, lorsqu'il apprendra la vérité (et elle finit toujours par percer), il ressentira un double choc: le chagrin causé par la mort de son ami et la blessure d'avoir été berné. On doit donc être clair: l'animal ne reviendra pas, mais, là où il est, il ne souffre pas.

Chez nous les filles sont confrontées à la mort des animaux comme dans ton cas Aude, elles voient depuis qu'elles sont petites la mort de vaches, de cochons...., nous avons toujours expliqué les choses les plus simplement possible. En mettant des mots simples, sans rentrer dans de grandes explications sur la mort. Elles intègrent "la notion de mort" au fur et à mesure.
L'affect et l'émotion qui sont impliqués pour nous dans le mot mort n'existe pas chez les très jeunes enfants.

Notre grande réagit plus fortement à la mort depuis un an environ, elle acquière plus de maturité et plus de réflexion et le concept de mort devient plus significatif vers cet âge là (6/7). Elle saisit davantage que la mort implique un changement fondamental.

Je pense qu'il est plus facile pour un enfant de comprendre le phénomène de la mort quand il en a déjà entendu parler avant qu?elle ne touche une personne qu?il aime
Ainsi, la mort sera associée pour lui à une situation connue, même s'il n'en mesure pas à priori les conséquences. En effet, avant 5 ans, l'enfant, qui n'a pas la notion du temps, ni de la durée, ne peut comprendre le caractère permanent de la mort.


« Dernière édition: 26 Octobre 2009 à 21:02:49 par Alexandra's » Journalisée
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