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« le: 09 Juillet 2009 à 01:34:28 » |
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Bonsoir, Dans un premier temps, je m'excuse de venir comme cela sur ce forum mais je ne me suis jamais exprimée par ce moyen et c'est donc la 1ère fois que je me connecte. Je suis allée sur des liens aussi diverses et variés mais ce site là et les échanges que j'ai pu lire sur ce forum m'ont amené à vous. Voilà. Maintenant voici les grandes lignes de mon histoire. j'ai 32 ans (33 en octobre), je suis mariée (mon mari va avoir 40 ans ce moi ci) depuis 7 ans et nous avons 2 beaux garçons et surtout en pleine santé (nés en 09.2002 et 01.2006). Je travaille, mon mari aussi. Mi- avril, je sais que j'ai du retard. Il s'agit d'un oubli, mais ce n'est pas trop grave puisqu'avec mon mari on se demandait depuis un moment si on mettait en route BB3 : oui,non,oui,non et puis on s'est dit si cela doit arrivé cette année ok sinon on reste à 2. Prise de sang qui confirme. RDV chez gyneco le 29 mai (oui, je sais cela fait long mais comme mon mari a toujours assisté aux echos, aux naissances... il voulait être là et comme il faut prévoir longtemps à l'avance pour la garde des enfants... bref. Le gyneco (qui a suivi mes deux 1ère grossesses) me dit que pour l'instant ça va, c'est pour janvier 2010 et qu'il y en 2 ! (aucun cas dans la famille ni d'un côté ni de l'autre). Quelle joie de voir se confirmer notre désir, quelle surprise sur le fait qu'il y e ait deux. Et voilà : 1ère écho pour le 10.07.09. Euphorie, interrogations, angoisses... divers sentiments se mélangent et le lendemain matin : LA PEUR. L'impensable prend place dans mon esprit, j'en parle à mi mot à mon mari. Nous ne sommes pas contre l'avortement mais cela est impensable pour nous : marié, 2 enfants, on s'aime, on voulait BB3 et la Nature nous donne BB 3et 4. Oui, non la question se pose : on a peur tous les deux, est-ce qu'on a le droit , est ce qu'on peut. Je suis arrêtée les 27-28-29 mai je suis malade, je passe ma vie aux toilettes... Je ne pleure pas mais m'interroge, j'ai peur de la grossesse difficile, j'ai peur du handicap (je ne suis pas courageuse sur ce point), le gynéco m'a dit que pour la Trisomie, il n'y a pas d'examen sanguin et que seule l'écho servait de référence. J'ai encore plus peur : je ne veux pas jouer avec la vie de ces deux enfants à naître ni avec celle de ceux que j'ai déjà. Je sais c'est irrationnel mais c'était mon sentiment. Pendant 15jours avec mon mari nous avons parlé, nous avons aussi pensé chacun de notre côté. J'étais malade - j'ai perdu 6 kg en 1 mois - (pour les deux 1ères grossesses : tout nickel pas une nausée), je passais ma vie aux toilettes, les enfants ne comprenaient pas pourquoi je pleurai et j'étais malade .... Et puis nous avons décidé de tout arrêté, parce que cela sera trop compliqué à gérer et tout et tout et qu'on en voulait un de plus et pas deux; en nous disant que nous ne saurions jamais si c'était la solution mais nous nous sommes dit que quelque soit la solution, ce serait la bonne. RDV le 20 juin dernier chez le gynéco, je lui dis ce qu'il en est. Il me dit que dans un 1er temps, il va vérifier s'il y en a toujours deux, peut-être que un des embryons ne s'est pas développé et que nous allons reconsidéré la question. Il fait l'écho et il en a toujours 2. Il ne me montre pas l'écran mais j'ai la "photo" dans mon dossier "grossesse BB 3 et4. Il ne me juge pas, ne nous influence pas. Il explique comment cela va se passer. J'avais appelé auparavant à l'hôpital où j'ai accouché les deux premières fois mais ils ne font les ivg que jusqu'à 12 semaines et que 4 par semaine...trop tard pour moi (ma date limite était le 06/07). J'ai apppelé dans un autre hôpital. RDV gynéco + anesthésite fixé au lundi 22 juin dernier. J'y vais, longue attente dans la même salle que les femmes enceintes (pas agréable) mais certaine de notre décision, rien ne peut m'ébranler. Pas de psy à voir et RDV fixé le vendredi 26 juin. Vendredi 26 juin à 6h30, je me présente à l'hôpital : je ne suis pas à l'aise, j'ai faim.... Je croise d'autres femmes dans le même service venues comme moi pour des raisons propres à chacune. J'apprends que je ne suis pas sur le planning du "bloc", on m'a oublié.... pourquoi, comment ?... (j'étais en arrêt maladie du L.22 au V26 juin), je ne peux pas revenir, il sera trop tard après..... A 10H15 on vient me chercher......A 11h45, je suis en salle de réveil.... je comprends que c'est terminé, je n'ai pas mal, je veux rentrer chez moi mais on me dit que je dois attendre 18h00. Je me souviens avoir demandé juste avant de m'endormir : "est-ce que c'est différent lorsqu'il y en a deux" ? et " qu'est ce que vous en faîtes après ? " et puis rien. Une fois à la maison, le soir, je retrouve mes enfants. Avec mon mari on est serein. J'ai rendez-vous avec mon gynéco le 17 pour voir si tout va bien. Mais voilà, depuis hier, je pleure, mes bébés me manquent. Je me dis qu'ils n'avaient rien demandé, que nous sous sommes même laissé la possibilité d'essayer de les avoir et de les aimer. Je suis persuadé qu'un était un garçon et l'autre, je ne sais pas. Je n'arrête pas de regarder cette écho où je vois distinctement 2 poches et dans chacune 2 ronds superposés (tête/corps) avec 2 petites tâches sur le côté (les bras). Je sais que nous n'aurons pas d'autres enfants, par choix parce que cela fait trop mal de jouer avec la vie pour essayer, espérer d'en avoir un 3ème et puis plus j'y pense plus je me dis que si nous décidions finalement de refaire un essai, je souhaiterai de tout mon coeur qu'il y en ai 2 parce que dans ma vie de mère, il était écrit que j'en aurai 1+1+ (2). Mais comme nous ne pouvons pas maîtriser cela, nous en resterons là. Mon mari me rappelle que nous avons pris la bonne décision et que nous avons deux enfants bien là qui eux ont besoin de nous et qu'il ne faut pas s'arrêter sur cette épreuve car on ne vit pas avec des "si ?" Je sais qu'il a raison mais mes bébés me manquent tellement et j'aimerai tant revenir à ce vendredi 26 juin à 6h30 où on m'a dit qu'on m'avait oublié et qu'on me dise il faudra revenir une autre fois et laisser passer le temps jusqu'à ce qu'il soit trop tard (en France), jusqu'à avant-hier pour pouvoir affronter ce double cadeau de la vie qui n'est plus. Je sais qu'ils seront toujours dans mon coeur et quelque part dans mon corps même si. J'espère juste que, même si ne les oublierai jamais, que la douleur passera peut-être... Désolée d'avoir été aussi longue et merci à celles qui m'auront lu et qui pourront m'aider d'une façon ou d'une autre. Bonne soirée à toutes et bon courage à celles qui endurent des épreuves aussi difficiles que celle de l'IVG.
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