Je crois qu'il y a des périodes où nous sommes un peu étrangères à notre propre vie... comme s'il y avait eu une erreur de parcours. Et alors tout nous pèse et nous semble étranger.
Je pense que c'est un signal d'alarme.
Pendant les vacances, il y a eu des moments difficiles. J'en suis venue à ne plus parler à O que par nécessité. Je ne souriais plus, je ne parlais plus. Pas volontairement mais parce que je n'y arrivais plus. J'étais en train de totalement me renfermer. Avant-hier, nous avons parlé de travaux à la maison. Encore une fois nous étions en désaccord. Je lui ai dit "Fais comme tu veux. De toute façon, nous ne sommes pas d'accord !" Quelques heures plus tard, il revient et e justifie son choix tout en me disant " On aurait pu en parler" et là, tout ce que j'ai pu dire c'est "A quoi bon ?" et j'ai quitté la pièce. Hier, j'étais sur notre lit, il est venu me voir. Il m'a embrassée comme il ne l'avait pas fait depuis des années. On a pu un peu parler. J'ai pu lui dire mon sentiment d'insécurité dans notre vie ces dernières années.
On a eu une journée détendue comme ça faisait longtemps que ce n'était pas arrivé. On a retrouvé une intimité perdue. J'espère que ça va durer. Quel a été le déclic ? Est-ce que mon absence de combattivité, mon mutisme ont été un électrochoc ? Je l'espère. Là, je me sens mieux mais c'est très fragile. Mais j'ai envie d'y croire. Là, il vient de m'appeler et je me rends compte qu'il entend ce que je lui dis, qu'il commence à prendre en compte mes demandes. Je ne crie pas victoire mais je me dis qu'on va peut-être y arriver.
J'ai l'impression qu'il commence à s'ouvrir à la vie de famille, à la vie de couple. Comme si un voile se déchirait. Il semble ne plus rester replier sur son histoire malheureuse. S'il accepte enfin le droit au bonheur on peut y croire !