Alya
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« Répondre #18 le: 20 Juin 2012 à 21:24:11 » |
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Malgré l'extrème fidèlité du récit, quelques petites précisions méritent d'être rajoutées, ce qui permettra d'avoir un petit peu le point de vue du côté du dragon.
la valise
mélange d'intuition, de principes, et de précaution: "il faut finir la valise aujoird'hui " a été le leitmotiv de la journée du 19mai Ca aurait pu être "les extraterrstres arrivent ce soir" ou "je me ferai bien un cassoulet", mais non. La valise. n'y manquait, lorsque je l'ai terminée vers 18h, que les bonnets de naissance dont je n'avais pas fini de découdre les étiquettes. Précision importante, et qui explique que choupi, merveilleusement élégant pour son premier jour de vie dans son pyjama gris perle, a passé la journée avec une chaussette de maille fermé par un sparadrap sur la tête.
le rupture de la poche
alors là, suprise totale, préavis: que dalle, signe avant coureur ZERO même pas un pet de travers je sens distinctement deux mini détonations dans le bas de mon ventre et une chaude inondation de liquide, je prie un instant pour que ce soit une fuite urinaire, mais vue la quantité, c'est pas ça, c'est les EAUXXXX
arhhhhhh la phrase qui tourne en boucle dans ma tête c'est "je suis pas prete, je suis pas prète, je suis pas prète", Erico m'expedie me mchanger, je mhabille comme un zombie en serrant les cuisses pour que le bastrignue ne glisse pas dehors, je m'assois dans la voiture, je frole la lobotomie tellement je suis sonnée.
la blague du jour
c'est que une fois enlevé le fichu monito, y a des trucs qui se mettent en route ... genre on appelle ça le travail mais en bonne nullipare, je ne m'étonne même pas de ne pas être capable de faire l'aller retour jusqu'aux toilettes sans devoir m'appuyer au mur en soufflant version petit chien... tiens ça aurait du me mettre la puce à l'oreille hein ? et ben non, j'ai rien dit ! donc evidemment je me laisse monter en grossesse patho sur mon petit fauteuil, toujours les cuisses serrées, et là toute les deux contractions, puissance multipliée par dix, à chaque contraction maintenant j'ai carrément des blancs, tout bruit m'est insupportable, et l'autre qui continue de me lire les nouvelles du jour sur son Iphon*, je manque de me lever pour lui démonter la tête et je crois bien que c'est là qu'il est allé chercher la "dame"...entre temps, grosse envie d'aller faire popo, qui passe de suite (ah c'est ça envie de pousser !!!!)
j'ai envie de tuer quelqu'un
tellement ça pousse/tire/pousse la dedans, et quand la "dame" arrive et en guise de salutation me dit "ben faut se détendre, c'est que le début" j'envisage sérieusement de me pendre et de la découper en morceaux (je ne me rapelle plus dans quel ordre )
course contre la montre
suis dans le lit blanc un type costaud arrive avec un autre lit (genre docker du nord en version hospitalière) blanc je suis sur le nouveau lit (me rappelle pas comment suis montée dedans), mon sac de voyage sur les pieds, avec mon imper, mes groles, mon sac à main blanc on passe les portes à la vitesse de la lumière et le docker fou crie "rentrez vos coudes ! rentrez vos coudes!" blanc dernière porte et huit personnes apparaissent derrière vétues de trucs verts (j'aime ce vert) et en guise de bienvenu je crie "faut que je pousse !!!!!!" parce que là c'est tellement impératif que je pourrai tuer toute personne qui va me dire "ne poussez pas" et là l'homme en vert, souriant à travers son masque dit "ça tombe bien on est la pour ça !"
le final
je ne sais pas comment je suis montée sur la table, mais j'y suis montée instant d'humour : "bon je vais vous raser" ma réponse "ah non je ne crois pas" effectivement quand il a regardé entre mes jambes il a tout de suite trouvées d'autres priorités puis une gentille sage femme me dispense une intéressante anesthesie à .. l'eau glacée, ce qui fait qu'entre deux poussées, quand j'arrète d'avoir mal, je me gèle le cul... la prochaine fois je dirai non merci, poliment, hein, mais non quand même. en bonne élève je fais tout ce qu'on me dit, en fa, pendant que je ne sais qui est toujours en train d'essayer de ma passer cette putain de voie (j'ai des veines merdiques sauf pour les experts) en trois poussée (plus une petite épisio), la tête est sortie, j'attrape mon bébé sous les bras et je le sors, je le lève à la lumière et la première chose que je scrute c'est son ...zizi !!!!!!! j'ai regardé son visage après, la honte de ma vie !!! tout ça parce que tout le monde autur de la table demande "alors, fille ou garçon ?" je pose mon fils sur ma poitrine, j'ai l'impression d'avoir été percutée par un bus.
fignolage
pendant que bébé part avec papa faire ses soins, j'ai droit à une petite séanced e couture, visiblement on m'a soignée parce que pendant tout mon séjour la moitié du personnel est passé admirer mes points ou m'en a fait des compliments, on me change (j'ai toujours mon soutif et mon débardeur, le tout plein de sang et de vernix, ), et la gentille sage femme va me trouver une chambre et me dit, comme pour se faire pardonner de n'avoir rien pu faire d'autre que tenter de noyer mon périnée sous des litres d'eau glacée, "je vous ai trouvé une super chambre, bien grande, tranquille, au fond du couloir" avec un clin d'oeil, ce qui s'avère être tout à fait vrai. le dernier visitreur avant qu'on monte en chambre est ... l'anesthésiste, qui vient dire bonjour à la primipare du jour qu'il n'avait pas encore vue...c'est un peu tard, mais finalement, sans regret !!
épilogue
le sage femme me l'avait dit, "vous allez être fière, vous avez fait un super accouchement", sur le moment ça m'a semblé bizarre, mais après coup j'ai réalisé que sans l'avoir demandé, ni même imaginé, j'ai effectivement eu l'accouchement quasi idéal, bien qu'un peu chaotique sur le début. j'en suis restée marquée comme au fer rouge, changée à jamais, étonnée d'avoir si bien fait sans avoir eu à apprendre, et je ne me souviens d'aucune douleur. j'ai vécu ça comme un choc et comme un merveilleux cadeau qui fait oublier en quelques heures toutes les misères qui précèdent, et en cet instant s'est créé un attachement à mon bébé qui tient pour moi encore du miracle.
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