Alors, je vais y aller de mon grain de sel ...

J'ai lu tous les conseils qui ont été donnés ; ils sont tous plein de bon sens mais pourtant ça n'est pas si évident que ça.

Je comprends ce que ressent Lili car j'ai vécu (en gros) la même chose.
Oui, je comprenais le besoin qu'ils avaient d'être avec moi, d'être rassurés, ... pourtant, arrive parfois un moment où on n'est presque plus réceptif et où on a besoin d'un break.

De l'aide, me direz vous .... demandez de l'aide !
Ravie de constater que beaucoup d'entre vous ont eu de l'aide de la famille, d'amis, d'organisme, ...
Moi, je n'ai rien eu de tout ça.

J'ai passé des périodes difficiles à me poser des questions existentielles.
Je ne sais plus qui écrivait "Dur de lire ça ..." (Joseth, je crois).
Oui, c'est dur de lire ça mais c'est encore plus dur de l'écrire et de le vivre.
J'ai porté ma fille et marché des nuits entières car si je m'arrêtais elle se réveillait ... des coliques "normales" de nourrisson.

Mes petits Amours ont 9 mois. Je les aime plus que tout mais il y a des jours où je n'en peux plus.

Je n'ai pas plus d'aide aujourd'hui qu'il y a 9 mois (et pourtant, je ne suis pas avare quand il s'agit de donner un coup de main).
En ce moment, ici, après la gastro, les varicelles, ce sont les dents et contrairement à ce que beaucoup de Mamans ont la chance de vivre "ce matin, il a une dent, je ne l'ai même pas vu se préparer", nous, ça fait 3 mois que les dents travaillent et depuis quelques jours, c'est l'ENFER !

Je suis réveillée plusieurs fois la nuit ; ils ne dorment pratiquement plus la journée, pleurent tout le temps, rien ne les soulage, la pédiatre m'a confirmé que ... les dents, c'est comme ça.

Moi aussi, j'ai envie de crier "Au secours !".
Moi aussi, il m'arrive de pleurer et j'ai beau réfléchir : mon mari fait ce qu'il peut pour m'aider le soir après son boulot et ses 3 heures de transport mais à part ça, je n'ai aucun autre moyen de décompresser. Rien.


Je n'ai pas envie de me dire que ce sera mieux plus tard ; je lutte pour trouver à chaque instant quelque chose de positif.
Je suis en congé parental par choix, parce que je veux qu'ils aient leur Maman à leurs côtés pour leur 1ère année (pour des raisons financières, je ne pourrai pas prendre davantage).

Enfin, beaucoup de personnes ne sont pas prêtes à entendre que ce peut être difficile, qu'on peut parfois être au bout du bout ... j'ai essayé de faire passer le message ; celui-ci n'a pas été reçu.
J'en ai presque culpabilisé de me "plaindre" ... "deux beaux enfants comme ça, quelle chance tu as". "Ils sont adorables alors même si c'est un peu difficile ...".

Personnellement, je n'en parle plus autour de moi. Je mets un masque, celui qu'on veut que je porte, celui de la jeune mère qui DOIT être heureuse et épanouie, qui n'a pas le droit d'être fatiguée.
Je ne sais plus finalement ce qui est le pire ... vivre des situations comme celle-ci ou ne pas pouvoir en parler ...