venodl
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« le: 31 Octobre 2016 à 09:07:02 » |
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Ayant passé des heures à lire des post de forum, je me suis dit que si raconter comment les choses se sont (un peu) apaisées avec mes bébés pouvait aider des parents, il fallait que je prenne le temps de le faire.
Et puis, j’ai souvent regretté que dans les post écrits par des parents au bout du rouleau, on n’ait pas de nouvelles sur la suite – qu’est-ce qu’il y a, après le bout du rouleau ?
Mes enfants sont nés à 34 semaines, et ont été allaités au sein exclusivement jusqu’à l’âge de 4 mois. A 4 mois j’ai craqué, l’un ne faisant toujours pas ses nuits, il a eu des biberons la nuit pendant deux nuits… Puis il a dormi, 22h-6h (ça n’a évidemment pas duré). Son frère a fait ses nuits à 2 mois. Ensuite des virus ici et là, les dents et deux otites sont venus perturber les nuits. Aujourd’hui, à 10 mois, ils ont 2 biberons par jour, deux tétées par jour, et il n’est pas rare que l’un deux se réveille à 5h du matin, mais en général sauf maladie ils dorment de 20h30 à 5h minimum, avec des variations jusqu’à 7h30.
Les premiers mois ont été ardus. La journée, impossible de les poser. Ils pleuraient des heures, au bras, dans le transat, dans le parc. Il n’y a qu’aux seins qu’ils ne pleuraient pas. Et encore, parfois, si ! Ah, les rots en cours de tétée…!!
Pour les endormir, c’était à chaque fois un défi. En écharpe, ils s’endormaient bien, mais avec deux, pas évident de choisir qui laisser pleurer, alors je gardais les deux contre moi, et ils s’endormaient après quantité de pleurs dans mes bras. Sauf lorsque l’un s’était endormi, je portais le deuxième et vaquais à mes occupations (cuisine, linge…)
J’ai eu droit à toutes les remarques : c’est à cause de ton lait, trop riche, pas assez riche, pas assez de lait, trop de lait, c’est parce que tu les prends au bras, laisse les pleurer, il faut que tu apprennes à te faire respecter (ils avaient 6 semaines !)… Je ne suis pas pour laisser pleurer des bébés. Pour résumer je pense qu’on a trop souvent tendance à disqualifier ce qu’on ne comprend pas. Mais ce n’est pas l’objet de ce post !
J’ai donc tenu bon (et aujourd’hui encore) face au papa et à toutes les remarques extérieures. J’ai dormi assise dans le lit, un bébé sur chaque sein (ils se réveillaient dès que je les couchais), j’ai dîné de figues sèches et d’amandes, j’ai mangé au lit, et j’ai dormi avec eux de nombreuses nuits. Aujourd’hui encore, donc, je fais la sourde oreille lorsqu’on me dit de ne pas me lever la nuit quand ils pleurent, et de les laisser pleurer la journée. Puisqu’ils pleurent de moins en moins, c’est bien qu’ils avaient des raisons de pleurer !
Vers 4 / 5 mois, on a pu les poser quelques minutes sans qu’ils pleurent : ô miracle.
Quand ils pleuraient et qu’ils arrêtaient quand je les prenais dans les bras, j’ai ignoré quelques « ah ben voilà il a eu ce qu’il voulait, il a gagné » (depuis quand est-ce devenu si mal vu de rassurer un bébé ?!).
A une période je les prenais chacun 50 fois dans les bras dans la journée (bonjour le dos !). Aujourd’hui, ça se compte sur les doigts d’une main chaque jour. Alors non, ils n’ont pas pris de mauvaise habitude (sauf, encore une fois, si être rassuré est une mauvaise habitude ?).
Je leur ai accordé des tétées de plus d’une heure, même plus, puisque visiblement il n’y avait que ça pour les soulager. J’ai dîné une fois au restaurant en amoureux en 4 mois. Je n’ai appelé personne, pas vu grand monde, et j’ai oublié de payer mes impôts. Avec toujours ce doute en coin : et s’ils avaient raison, ceux qui disent qu’on devrait les laisser pleurer ?
Car de 2 à 5 mois, la situation empirait (ou est-ce que j’étais de plus en plus fatiguée, et donc ça me paraissait être de pire ne pire ?), ils pleuraient de plus en plus… J’ai mangé avec un bébé dans les bras, à tous les repas, pendant longtemps. J’ai souvent dîné à 2 heures du matin.
Dans le doute, j’ai toujours supposé que quelque chose n’allait pas. Parfois ils m’ont montré que j’avais raison, d’autres ils m’ont laissée dans le doute. Tant pis. J’ai tenu bon.
J’ai été aidée par une bonne fée, heureusement, qui nous a prêté ses bras lors de cette épreuve qui a duré de longs mois (le papa lui est très souvent en déplacement, et de toute façon son remède aurait été de les laisser pleurer loin de nos oreilles).
J’ai atteint un degré d’épuisement que vous connaissez sûrement. Où dès le réveil on se demande comment on va tenir toute la journée, et où les vertiges de fatigue s’enchaînent.
J’ai attendu la fin des coliques à 3 mois, rien n’a changé. J’ai ajouté les deux mois de prématurité, et à 5 mois, toujours pas. J’ai cru que ça n’allait jamais s’arranger.
Les deux gros changements ont été à 7/8 mois et à 9/10 mois.
Finalement, le plus difficile a clairement été une partie de l’entourage. Ceux qui nous disent que c’est parce qu’on les porte trop, qu’on est trop angoissée, qu’on devrait les laisser tranquille. La double peine… Enfin la triple, puisque la double peine est déjà là : on est épuisée, et on souffre de les voir pleurer (je ne parle pas des petits pleurs de fatigue, mais de véritables hurlements qui ne laissent pas trop de doute sur le fait que quelque chose ne va pas...). Et en plus, c’est de notre faute… !?
Ils se sont donc endormis au sein, au bras, en poussette. Aujourd’hui encore, ce n’est pas tous les soirs faciles. Mais parfois ils s’endorment sagement, tous seuls, dans leur lit… D’autres soirs, non. Ils s’endorment de plus en plus souvent seuls, mais parfois je les berce pour qu’ils s’endorment. Ils ne se sont pas habitués aux bras…Chaque jour est différent, mais aucune « mauvaise habitude » à relever. Ils passent de plus en plus de temps seuls à jouer. Ils sont sociaux, sourient à qui mieux mieux, passent d’un bras à l’autre sans sourciller.
Certains jours, je les promène en poussette par choix, et pas parce qu’ils pleurent ! Inimaginable il y a quelques mois…
Quand on me disait qu’un bébé devait avoir des temps d’éveil où il était calme, je passais en revue leurs journées : pleurer, manger, dormir. Pas d’alternative pendant de nombreux mois.
Ils pleurent encore, évidemment. Mais c’est incomparable !!
Et j’aurais aimé lire quelque part le témoignage d’une maman qui a materné ses enfants, et qui a vu la situation s’améliorer. Alors, voilà !
Pour celles qui sont dans cette situation, courage. Ca paraît interminable. Mais ça passe…
Ce qui m’a terriblement aidé :
- le soutien et l’aide de la bonne fée - la poussette - le fait d’allaiter (je ne sais pas comment j’aurais fait si je n’avais pas allaité) - le parc à roulettes (ils ne se sont jamais endormis dans les transats, en revanche faire rouler le parc, c’est devenu magique) - le porte bébé - les bouchons d’oreille (pas pour dormir tranquillement pendant qu’ils pleurent, mais pour supporter les pleurs malgré ma propre fatigue) - le fait d’habiter à la campagne, et d’avoir chiens chats poules chevaux pour les détourner de leurs pleurs
Courage à toutes celles et ceux qui sont concernées !
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