Jzèle, il a fallu d'abord que je lui en parle. Lui était conscient qu'il avait cette attitude, et je pense qu'un des événements qui l'ont marqué était un tirage de gueule monumental qui a duré 3 jours. À cause du boulot. Donc j'appelle ça tirage de gueule, mais ça ne m'était pas destiné. Sauf que ça pourrit la vie de toute la famille. Il s'est excusé après coup, et il s'est rendu compte que 3 jours, ça commençait à faire... Mais même après ça, il a fallu du temps pour qu'il fasse attention. Il y a eu un moment où je le voyais se forcer un peu à mettre ses pensées de côté, faire un effort pour sourire, etc. Et puis finalement, c'est venu plus naturellement. Maintenant il me dit quand il a besoin d'être seul, de bosser, de penser à autre chose, etc. Et même si parfois c'est un peu abrupt (il lui est arrivé d'interrompre la conversation de but en blanc en allumant la télé, en disant "je n'ai plus envie de parler de ça"), quand ce sont des sujets un peu chauds, je lui laisse son espace.
En ce qui concerne mon travail personnel, il a fallu apprendre que tout n'était pas dirigé contre moi. C'est même plutôt rare. J'ai toujours besoin de me le formuler dans ma tête "ok, il a un truc qui l'embête, je vais le laisser, s'il a besoin de parler, il sait que je suis là, et si j'ai quelque chose à y voir, il sait où me trouver pour me le dire". Et je pars (physiquement) faire autre chose, je change de pièce, je vaque à mes occupations. À partir de là, c'est vraiment sorti de ma tête.
À mon avis, l'important c'est de commencer par expliquer à l'autre ce que ça te fait à toi: quand tu boudes, j'ai l'impression que c'est dirigé contre moi, que tu me fais la gueule à moi, et je me sens très mal parce qu'au final tu ne me parles plus. Est-ce qu'on pourrait trouver un terrain d'entente? du style: si tu veux être tranquille, tu me le dis et on n'en parle plus. Mais est-ce que tu penses aussi pouvoir partager certaines choses pour que je puisse essayer de t'aider? Parce que je te vois en train de bouder, et je me suis impuissante et frustrée.
On a un fonctionnement un peu semblable à ce que je viens de décrire, et ça aide beaucoup la communication (sachant surtout qu'il vient d'une famille où on ne parle pas vraiment des choses importantes, on communique pour les ragots mais pas pour le reste).
Merci pour les explications, en lisant on voit que le fait que tu aies changer d'attitude te permets de mieux le vivre.
Impuissante et frustrée, ça me parle beaucoup...en fait je voudrais l'aider à ce qu'il ne fasse plus la tête et je n'admet pas qu'il la fasse malgré nos efforts pour qu'il arrête...même si comme quand ça concerne son boulot, je n'y peux souvent rien...
J'ai tendance à voir tout en noir, tout le temps, à un point que je ne comprends absolument pas les gens qui ne voient pas les choses négatives que je vois en général. Et je ne parle même pas de ceux qui passent leur temps à se "vanter" des belles choses qui leur arrivent dans la vie, sachant que forcément, ils en ont aussi des mauvaises mais dont ils ne font pas cas. Ça ne m'empêche pas d'être très joyeuse par moment mais dès que qq1 fait la tête, ça m'affecte au plus haut point...
Donc, surement qu'en tentant de procéder comme tu le fais, de meilleurs "réflexes" de comportement me permettrons de moins voir ses bouderies dirigées contre moi.
Du moins je l'espère. :-)