Loulou et Louloutte, ça fait plaisir de te relire, même si je préférerais que ce soit dans d'autres circonstances... La dépression est souvent le signe qu'on n'est pas bien dans une situation, je crois qu'on y est toutes plus ou moins passées ici malheureusement. Par contre je ne vais pas prôner la séparation (ou pas), même si je sais que tu te poses sérieusement la question ni me faire l'avocat du diable, etc. C'est d'abord un choix personnel, puis une décision qui se prend à deux, car elle n'est pas exempte de conséquences. Mais les deux situations ont des avantages et des inconvénients. Si tu t'es rapprochée de ton mari et que ça t'a rassurée, c'est bien, mais visiblement un petit pansement sur une grosse blessure. Tu n'as pas à avoir honte de rester avec lui pour éviter la solitude, il n'y a rien de plus normal, tu n'as pas à te sentir mal par rapport à ça, c'est humain et c'est la première question que l'on se pose quand ça ne va pas avec son conjoint. La solitude est terrifiante. C'est pour cela qu'on a toutes tardé à se séparer.
Il a certainement raison de te dire que tout le monde a à y perdre dans une séparation, mais c'est toujours la fameuse question du verre vide et du verre plein. Tu vois bien que sur ce fil on a toutes galéré avant, en couple, mais qu'on continue de galérer après, c'est juste une galère différente et il faut voir si les avantages sont plus importants que les inconvénients. On a autant à y perdre, parfois plus à rester en couple.
On y perd son conjoint, ses enfants la moitié du temps, un confort de vie, la sécurité d'être avec quelqu'un, donc oui, c'est la merde. On y gagne cependant d'autres choses, la chance de se retrouver et de vivre une autre vie, une vie que l'on espère meilleure, dans laquelle nos enfants voient une mère plus heureuse comme elle est que comme elle l'était. La chance de se retrouver et de faire des choix plus judicieux, tu as la vie devant toi et plein d'autres choses t'attendent quoiqu'il arrive.
Par contre qu'il te dise que tu ne retrouveras jamais personne, pardonne-moi, mais c'est vraiment un gros con de te dire ça. Qu'est-ce qu'il en sait? Quel moyen pathétique de te retenir!? Ne devrait-il plutôt pas te dire qu'il t'aime et qu'il n'envisage pas une vie sans toi plutôt que de te menacer de ce que tu vas perdre et que tu vas finir toute seule? C'est méchant. Et lui? C'est pas plutôt lui qui va y perdre et qui ne va rencontrer quelqu'un? Concrètement il fait quoi pour te garder, pour sauver votre mariage à part te dire ce genre de connerie?
C'est normal de manquer de confiance, on en manque toutes, surtout quand on se perd dans une relation, un voit une image déformée de nous même. Peut-être parce que l'histoire ne nous convient pas, ou l'autre, ou à cause de problèmes affectifs antérieurs non réglés.
Avez-vous envisagé la thérapie de couple (même si je pense que c'est vraiment limité)? Il y a quand même des choses à essayer. C'est pas en attendant que ça passe que ça va s'arranger tout seul, ça c'est une certitude.
Hier soir j'étais seule avec les filles qui dormaient, ça ne me touche plus quand il sort, j'arrive à gérer cette solitude. Par contre en me levant ce matin, j'ai pensé aux dimanches futurs où je me lèverai toute seule, sans mari, sans enfants et que je penserai à toutes les personnes que je connais qui elles, seront en famille, et je peux vous assurer que ça me démolit. Je ne sais pas si je m'y ferai un jour, ça me terrifie. Non seulement d'être sans homme, mais aussi sans mes enfants. Back to square one. J'ai peur de ma réaction quand ça va arriver, peur de m'enfoncer, c'est pour cela que je vous pose la question à toutes de la manière dont vous avez géré la situation, la séparation réelle, la vie en garde partagée pour celles qui ont opté pour cette solution. Je sais qu'elle comporte des avantages et des inconvénients. Je sais qu'en restant avec ses enfants en permanence, on fait tout, on n'a pas de temps pour soi et on est crevée la plupart du temps
Mais je sais aussi qu'on ne fait pas des enfants pour vivre la moitié de leur enfance, qu'on ne se marie pas pour se séparer, qu'on a toute le rêve plus ou moins fou d'être heureux en famille, pas celui de trouver des solutions pour affronter la solitude quand ils ne sont pas là.
Ils ne sont bien évidemment pas des bouche-trou, des personnes à travers lesquelles on doit vivre, mais c'est quand même une situation brutale. Je sais qu'il va falloir apprendre à apprivoiser cette solitude et me dire qu'elle est une étape obligée pour me retrouver après ce que j'ai vécu, mais bien sûr que je ne voulais pas ça.
C'est juste qu'en passant sa vie à se dire qu'on serait heureux quand on aurait fondé une famille et se planter, c'est rude, et on se demande comment on va bien pouvoir affronter ça. Pour l'instant je mets des choses en place, mais je m'apitoie aussi beaucoup sur mon sort et je sais que je n'ai pas fini de le faire. Réapprendre à vivre pour moi ne me semble juste pas intéressant pour l'instant, je n'ai jamais envisagé de pouvoir vivre comme cela à long terme. Pourtant je sais qu'on est des millions comme ça, mais bon.
Pour l'instant j'ai juste envie de distribuer des gifles aux gens qui ne parlent qu'en disant "nous", j'ai envie de leur dire quelle connerie ils font de vivre à travers un couple, une autre personne. Mais c'est aussi un peu normal.
J'étais triste en couple, je me dis que je vais être triste seule...
Maintenant j'espère que cette tristesse sera moins violente, s'espacera pour laisser la place à autre chose. Mais pour l'instant je ne sais pas quoi.
Boulette, c'est bien, tu t'occupes et tu vois du monde, c'est la meilleure manière de gérer. Moi ma vie sociale étant désertique, ça va être plus dur. Je ne veux pas non plus partir dans une fuite en avant comme j'ai pu le faire par le passé, mais trouver une solution intermédiaire. Je n'ai pas de copines célibataires, donc ça fait un peu mal au cœur, et je me dis que je ne peux simplement pas compter sur mes amis en couple, car ils vivent leur vie,, d'où l'intérêt de rencontrer de nouvelles personnes et activités.
Je dois faire le ménage avant le repas d'anniversaire des filles, j'ai une de ces flemmes...
Je vais essayer de me faire belle et de profiter des 8 ans de mes filles, de voir mon frère et ma nièce. Je vais essayer de ne pas trop me projeter. Il y a quelques semaines la séparation me semblait absolument insurmontable, maintenant j'apprends à l'accepter et à me dire que je ne vais pas en mourir, même si je vais très certainement en chier grave.
Bon dimanche!