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Discussions Générales => Au delà... => Discussion démarrée par: Magous and Co le 24 Mai 2008 à 14:18:14



Titre: éducation nationale
Posté par: Magous and Co le 24 Mai 2008 à 14:18:14
J'inaugure cette section!  J'aurais aussi pu poster dans la section maternelle ou primaire....C'est un peu long à lire mais très intéressant!

Parue dans le Parisien cette intéressante analyse d'une jeune prof, qui remet quelques pendules à l'heure: 

> Lettre d'une prof en colère
> Je suis un professeur d'histoire-géographie de 30 ans, enseignant dans un lycée d'Indre-et-Loire, non syndiqué et qui a fait grève pour la première fois de sa carrière cette année. Nous ne travaillons - comme vous le savez si bien maintenant chers lecteurs - « que » 18 heures par semaine devant les élèves, et ce, depuis 1950. Or ce temps fut conçu en prévoyant qu'un enseignant travaille 1,5 heure chez lui pour une heure devant les élèves afin de préparer ses cours, évaluer les élèves et actualiser ses connaissances dans sa discipline.

> Cela fait 18 fois 2,5 soit 45 heures hebdomadaires. Je suppose, qu'intérieurement, vous vous dites: « vous avez les vacances pour compenser ».

> Ces chères vacances qui font de nous des privilégiés ! Certes, il est vrai que nous avons 10 jours en février, 10 jours en avril, 10 jours à Noël, 5 jours aux vacances de la Toussaint (en réalité 8 jours mais nous travaillons 3 jours de plus en juillet pour compenser), cela fait 35 jours de congés payés. Aujourd'hui avec les 4 semaines de congés payés et les RTT, beaucoup de salariés ont autant de congés si ce n'est plus ! Or, nous, enseignants, pendant ces 35 jours de congés payés, souvent, nous corrigeons nos copies ou préparons nos cours. Vous répondrez: « oui mais vous avez 2 mois en été ». Ces fameux deux mois d'été, il faut le savoir, ne nous sont pas payés : notre grille de salaire fut fixée en 1850 au même niveau que les autres cadres de la fonction publique recrutés avec un concours au niveau BAC+3, mais à cette grille, il nous a été retiré 2 mois de salaire, puis le résultat fut divisé par 12 (afin de recevoir un salaire chaque mois).

> Pensiez-vous vraiment que l'on nous payait à rien faire durant deux mois ? Non ! En résumé nous travaillons 45 heures par semaine, payés environ 1660 euros par mois, avec 35 jours de congés payés. Les événements de ces derniers jours, voire de ces derniers mois m'ulcèrent. Certains politiques détournent le débat sur le service minimum à l'école, pour s'attirer la sympathie des parents d'élèves qui, eux, travaillent toute la journée. Pensez-vous vraiment, chers lecteurs, que le service minimum soit au centre de nos revendications ? Bien sûr que non ! Le seul aléa, c'est que nos « vraies » revendications sont tues, étouffées avant qu'elles ne vous parviennent. D'où cette lettre, qui, je l'espère, arrivera jusqu'à tous les parents d'élèves.

> 52 heures par semaine et classes de 40 élèves

> Premièrement, notre principale revendication c'est la lutte contre la suppression des postes, certes, la « quantité ne fait pas la qualité », mais dans mon établissement, nous avons perdu 2 postes de professeur d'histoire-géographie en 2 ans, alors que la perte d'effectifs ne s'élève qu'à 40 élèves. Pourquoi ces suppressions de postes générales à tous les disciplines et à tous les établissements ? Il s'agit de répartir les heures entre les professeurs restants afin qu'ils fassent 21 heures ou 22 heures de présence devant les élèves, soit plus de 52 heures de travail hebdomadaire ! Qui pourrait tolérer cela ?

> Une autre solution serait d'augmenter les effectifs de chaque classe, les classes à 40 élèves deviendront monnaie courante. J'ai donc une proposition à faire à tous les enseignants qui liront ce courrier. Etant donné que nous ne sommes pas rémunérés pour les mois de juillet et août, ne faisons rien, pas de préparation de cours ni de renouvellement de nos connaissances durant l'été. Ensuite, pendant nos « petites vacances » qui sont nos congés payés communs à tous les salariés, reposons-nous: pas de copies ni de cours à préparer. Et surtout, à partir du mois de septembre, travaillons réellement 35 heures par semaines.

> Personnellement, je suis prête à fournir au ministre de l'éducation mon emploi du temps semaine par semaine indiquant mes 35 heures de travail réalisées, préparation des cours et corrections de copies inclus. Mais je tiens à vous prévenir que si les enseignants travaillaient réellement « que » 35 heures par semaine, les cours ne seraient pas toujours prêts à temps, les copies seraient rendues très longtemps après les devoirs (un paquet de lycée c'est 4 heures de correction, actuellement je corrige 20 h toutes les 2 à 3 semaines), les brevets blancs et bacs blancs seraient moins nombreux, etc.

> Vers le système anglo-saxon

> Vous allez répondre que l'on contribuera dès lors à détériorer notre système éducatif déjà si mal en point ! Notre système n'est pas si mal en point que l'on veut vous faire croire. Les professeurs de vos enfants sont parmi les mieux formés du monde, les concours du CAPES et de l'agrégation sont parmi les plus difficiles à réussir. Mais le ministre de l'éducation veut remplacer ces professeurs compétents qu'il faut rémunérer à leur juste valeur (minimum BAC + 3) par des intérimaires, des vacataires sans diplômes et moins bien payés. Il veut copier le système anglo-saxon, où un professeur enseigne plusieurs disciplines avec pour seules compétences son niveau BAC !

> Après tout, à quoi cela sert-il qu'un prof de langue étudie 3 à 4 ans à l'université une langue étrangère, se rende dans ce pays pour se familiariser avec le mode de vie et dispense ensuite son savoir aux élèves alors qu'en Angleterre avoir appris l'espagnol au lycée suffit à avoir les compétences pour l'enseigner. On vous parle sans cesse « d'échec scolaire », mais ce « pseudo échec scolaire » n'est pas le fait des enseignants, au contraire ces derniers limitent « la casse ». Je m'explique: le gouvernement souhaite absolument que 80% d'une classe d'âge obtiennent le BAC. Tans pis si un élève de 3ème rêve d'être plombier. Les recommandations données et « imposées » aux professeurs principaux de 3ème sont claires, il faut faire passer en 2nde générale et technologique. Les places en BEP ou CAP sont d'ailleurs peu nombreuses et seuls les meilleurs élèves sont acceptés. Les autres vont en 2nde, quitte à échouer après. Les enseignants rencontrent les parents, expliquent les différentes voies empruntables par les élèves qui ne souhaitent pas aller au lycée, mais le discours est tellement bien formaté et martelé que chacun imagine la voie professionnelle comme un échec. D'autre part, les établissements ont des « quotas » de redoublants à ne pas dépasser. Tans pis si un élève aurait pu consolider des acquis fragiles en redoublant (car redoubler c'est une 2nde chance, ce n'est pas une sanction).

> « Nous passons pour des bouffons »

> A cela s'ajoute le manque de sanction. Combien de parents n'ont-ils pas entendu leurs enfants raconter qu'ils n'ont pas pu avancer dans tel ou tel cours car certains élèves faisaient « le bordel » ? Or, un enseignant peut difficilement exclure un élève de cours sous peine d'être déconsidéré par sa hiérarchie, des exercices supplémentaires peuvent être donnés mais s'ils ne sont pas réalisés, que faire ? Coller ? Oui, c'est une solution mais dans de nombreux établissements il n'y a pas assez de personnels ou d'heures rémunérées pour surveiller les colles du mercredi.

> Exclure ? Pourquoi pas ? Mais les chefs d'établissements y sont souvent réfractaires car l'exclusion définitive les met en situation d'échec vis-à-vis du rectorat. Nous faisons grève pour nous faire entendre mais nous apparaissons comme des « bouffons » dont on se joue. Nous ne bloquons aucune production, nous ne prenons pas de voyageurs en otage, nous ne bloquons pas les routes et, de ce fait, le gouvernement a raison de rigoler et d'attendre que l'on ait fini nos « petites manifs ». Maintenant il y a toujours la solution de « bloquer » la production, notre production étant pour nous l'éducation et le savoir. Rien n'est plus facile que de faire grève durant les épreuves du BAC et brevet, ou pire encore, travailler 35 heures par semaine, car à partir de ce moment il n'est pas dit que vos enfants aient acquis toutes les compétences nécessaires à la réussite de leurs examens, étant donner que pour faire que 35 h nous devront donner des QCM à la place des compositions, que nous ne pourrons plus préparer d'examens blancs, car trop longs à corriger. Si tel était le cas nous serions très loin d'atteindre 80 % de réussite au BAC ! Peut être que le gouvernement attend de constater qu'avec ses réformes imposées et contre-productives, la cuvée 2009 du BAC ne représentera que 50 % des candidats.

> Chers lecteurs, j'espère que ce courrier vous permettra de vous forger votre propre opinion, tout en vous détachant du bourrage de crâne gouvernemental et médiatique qui ne tend qu'à masquer la réalité des problèmes et revendications. Rien ne vous empêche d'aller interroger directement les professeurs de vos enfants, ils sauront vous renseigner sur la réalité du système éducatif français. Je terminerai en précisant que jamais en classe nous ne critiquons tel ou tel corps de métier, alors je ne comprends pas pourquoi certains élèves arrivent en classe avec un discours méprisant envers les enseignants, discours véhiculé par les parents alors que ces derniers ne savent rien de la réalité de nos conditions de travail.

> Elisabeth, Tours


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: P'tite Lilli le 24 Mai 2008 à 15:39:40
J'adôôôôre le nombrilisme fonctionnaire  :(


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: Céline_51 le 24 Mai 2008 à 15:54:52
Nous sommes peut être nombrilistes comme tu dis, mais je suis d'accord avec une bonne partie de ce qui est écrit, pour le vivre depuis 3 ans, en tant que jeune prof, je suis presque déjà découragée
Que ce soit par le nombre d'heures à faire, par le fait qu'on nous ballade d'établissement en établissement , ce qui implique de s'adapter à tous les niveaux et tous les publics avec 24h de préparation, découragée par l'irrespect de certains élèves, par le manque de considération des parents et du public, par le fait que pour beaucoup, nous ne sommes que des fonctionnaires qui passent leur temps à se plaindre...

Et pourtant ce que je fais je le fais à fond, parce qu'on a choisi ce métier par vocation, parce que faire évoluer nos élèves est notre motivation, parce qu'un seul "merci madame" nous aide à tenir face à tout le reste, parce que même si ce n'est pas al majorité, nous aidons des gamins à s'en sortir, et ça, ça n'a pas de prix


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: jumeaux 2007 et leur soeurette ;-) le 24 Mai 2008 à 15:59:55
Je suis aussi assez d'accord. C'est clair que si on se limitait à 35 h par semaine et si on ne travaillait jamais pendant les vacances des élèves...


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: Arduina le 24 Mai 2008 à 16:11:51
Fille de prof, j'ai pu constater qu'il était TRES loin des 35 (ou 40 h à l'époque) par semaine. Mon père 'travaillait' aussi pendant ses vacances : élèves en stage à aller voir, copies à corriger, cours à préparer, réunions de formation .....
Alors, s'il est vrai que certains prof sont parfaitement incompétent, que d'autre ne préparent leurs cours que tous les 10-15ans (possible, dans certaines matières), la plupart sont plutôt honnêtes.

il y a aussi une pétition qui circule pour demander le maintien des classes uniques dans les peits villages ruraux. si certain(e)s sont interessés, je rechercherai le site


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: P'tite Lilli le 24 Mai 2008 à 16:32:36
Mais vous pensez que seuls les enseignants sont loin des 35H ???  Et ramenés sur une année moins les loooongues vacances scolaires, on arrive à combien ???

Un artisan, tu connais la situation M Yvonne, il cumule combien ? et par forcément pour des revenus plus élevés  :(  Mais l'artisan lui en plus, peut perdre sa clientèle, son outil de travail (incendie ou autre du local), n'a pas de 13° mois, de congés payés. Je continue ??? Ah oui, dernier détail: quel moyen de revendication a-t-il ? OK les marins nous ont bien fait ch** ses derniers jours  >:(

Aucun travail n'est iddylique, j'en conçois.


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: Arduina le 24 Mai 2008 à 16:37:47
Mais non, p'tite lilli, y'a plein d'autres métiers qui ne bossent pas 35H . simplement, les autres, la majorité de la population est consciente qu'ils bossent plus; alors que les profs, tout le monde pensent qu'ils ne foutent presque rien (vu qu'ils n'ont 'que' 18 ou 20 h de cours)
c'est vrai aussi que les artisans,, agriculteurs, pêcheurs, professions de santé exerçant en libéral et un tas d'autres n'ont que peu de moyens de revendication, sont généralement moins bien servis par la sécu et la CAF.  D'un autre côté, ils sont leur propre patron....


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: P'tite Lilli le 24 Mai 2008 à 16:41:42
Ah oui, le mythe d'être son patron  ::)  Ca donne quoi comme avantage en équivalent "horaire de travail" ou "salaire"   ???

Perso, j'ai toujours défendu la cause des enseignants par la simple raison que je ne pourrais pas faire leur boulot. Rien que çà, je tire mon chapeau.


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: MAUD36 le 24 Mai 2008 à 18:14:02
je signale quand même que les enseignants n'ont pas de 13e mois (dommage, ça me le ferait bien un  13 e mois... ;D ),  que les journées de grève nous sont retirées comme à tout le monde, ce qui est normal puisque nous ne travaillons pas ce jour-là  ;) (et si je le dis, c'est que beaucoup pensent que nous conservons notre salaire en cas de grève !)..
et en cherchant je pourrais en trouver d'autres... ;D ;D ;D
Ce texte montre bien le sentiment d'amour que peuvent ressentir en ce moment les enseignants de la part du public ! On se fait tirer dessus à boulets rouges par des gens qui n'ont aucune conscience de la réalité du métier !


Titre: Re : Re : éducation nationale
Posté par: Arduina le 24 Mai 2008 à 18:46:02
Ah oui, le mythe d'être son patron  ::)  Ca donne quoi comme avantage en équivalent "horaire de travail" ou "salaire"   ???

Perso, j'ai toujours défendu la cause des enseignants par la simple raison que je ne pourrais pas faire leur boulot. Rien que çà, je tire mon chapeau.
Ben, quelque part c'est plus souple (au moins dans un certain nombre de cas). ex: zhom agriculteur. s'il a besoin d'aller à un rdv, acheter qc, il peut y aller dans la journée, il organise son boulot en conséquence.
Je trouve que ça donne une meilleure efficacité pour les à-côté.
en plus, tu n'as pas de pas de prob de hiérarchie qui te tape sur le système .....


Titre: Re : Re : éducation nationale
Posté par: Dominique le 24 Mai 2008 à 18:51:15
Ah oui, le mythe d'être son patron  ::)  Ca donne quoi comme avantage en équivalent "horaire de travail" ou "salaire"   ???

Perso, j'ai toujours défendu la cause des enseignants par la simple raison que je ne pourrais pas faire leur boulot. Rien que çà, je tire mon chapeau.

On est bien d'accord, mais pourrait-il faire le notre ???? ::) ::) ::) ::)


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: Jujug le 24 Mai 2008 à 19:46:56
Étant moi même enseignant, je pense que si simplement chacun faisait son boulot sans dénigrer celui de son voisin, tout irait déjà mieux. Peu importe le métier, quelqu'un qui fait son travail sérieusement est toujours fatigué à la fin de la journée. Seul le feignant est en pleine forme.

C'est vrai que l'image des enseignants est assez pourrie, que certains méritent cette image mais pas la majorité à qui elle fait souvent beaucoup de mal. Cela dit c'est mon métier, je l'ai choisi en connaissance de cause parce que j'aimais les enfants et l'histoire, je n'envie pas les médecins, les maçons, les conducteurs routiers, les infirmières, les employés de la poste et tous les autres ...car ils sont tout aussi fatigués que moi à la fin de leur journée et parfois sans avoir choisi leur métier.

Par contre, il serait bon que l'on arrête de m'imaginer soit comme un feignant de compétition soit comme un héros des temps modernes qui pourfend le dragon (comprenez l'adolescent) à mains nues dès que je dis que je suis prof, car en gros, il n'y a jamais de juste mesure à cette annonce.


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: tefadel le 24 Mai 2008 à 19:52:42
heu je suis fille de prof et les 35 H on en est loin , ça serait plutôt 25 , oui il y a les stage à visiter, mais entre les vacances scolaire , le 13ème mois , la sécurité de l'emploi; un salaire difficile à avoir dans le privé...
Je suis désolé , y'a pas à ce plaindre
Sans compter que dans le privé si t'es dans une boite de 1 0 personnes, ou tu fait 40 H payé 35 ( c'est du vécu), ben essaie de la faire la grève ...


Titre: Re : Re : Re : éducation nationale
Posté par: Banane le 24 Mai 2008 à 21:25:29
Ah oui, le mythe d'être son patron  ::)  Ca donne quoi comme avantage en équivalent "horaire de travail" ou "salaire"   ???

Perso, j'ai toujours défendu la cause des enseignants par la simple raison que je ne pourrais pas faire leur boulot. Rien que çà, je tire mon chapeau.
Ben, quelque part c'est plus souple (au moins dans un certain nombre de cas). ex: zhom agriculteur. s'il a besoin d'aller à un rdv, acheter qc, il peut y aller dans la journée, il organise son boulot en conséquence.
Je trouve que ça donne une meilleure efficacité pour les à-côté.
en plus, tu n'as pas de pas de prob de hiérarchie qui te tape sur le système .....

Léa, tu dis qu'être son propre patron c'est plus souple ... ça dépend ... (je suis d'accord avec toi pour les agriculteurs, mes BP le sont) :
Mon chéri est son propre patron (commerçant) et n'a pas d'employé. Il est dans son magasin de 9h15 à 19h30, une pause de 45minutes pour déjeuner.
Pour aller à la banque, poste ... bin il y a va, mais perd des clients ou me laisse ses "instructions" et j'y vais pour lui.


Tout ça pour dire qu'il y a des avantages et des inconvénients à chaque métier et que souvent si on fait un métier c'est un peu parce qu'on l'a choisi ...  ;) ;)


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: Barbara F le 24 Mai 2008 à 21:55:03
Etre a son compte c'est aussi beaucoup plus d'insertitude.
Je le c'est je suis exploitante agricole et je discute assez avec des artisan commercant pour savoir que nos impots ne sont pas calculé sur les revenu que l'on dégage réelement de notre exploitation mais du résultat de celle ci divisé par le nombre d'asssocié, que c'est parreil pour le calcul de nos retraite et que si on n'a pas sufisament de revenu dans l'année on n'a pas une année pleine de compté alors que nos cotisation elles sont "pleine".
L'agriculteur c'est sur il peut aller au medecin "quand il veut" mais cela nous arrive d'annulé un rendez vous ou de reporté une course car le temps est mauvé le lendemain et que les travaux au champs presse. Et les vacance 4 semaine de congé payé l'état un débloqué un crédit d'impot pour les vacance des agriculteur mais a auteur de 15 jours par exploitation (donc 1, 2,3 associés c'est 15 jours pour tous donc on est loin des 4 semaine de congé payé) de plus le credit d'impot est a auteur de 50% du cout du remplacement.

Je m'arrête là car je suis parti a écrire un roman


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: Céline_51 le 25 Mai 2008 à 11:26:30
Effectivement il y a des métiers plus pénibles et bien moins payés que celui d'enseignant.
Je suis la première à le reconnaitre.
Mais on a bossé pour en arriver là, et il y a aussi des métiers plus confotables en terme de tâches et de salaire.

heu je suis fille de prof et les 35 H on en est loin , ça serait plutôt 25 , oui il y a les stage à visiter, mais entre les vacances scolaire , le 13ème mois , la sécurité de l'emploi; un salaire difficile à avoir dans le privé...
Je suis désolé , y'a pas à ce plaindre
Sans compter que dans le privé si t'es dans une boite de 1 0 personnes, ou tu fait 40 H payé 35 ( c'est du vécu), ben essaie de la faire la grève ...

Les profs du public ne touchent pas le 13è mois!
Pour notre niveau d'études nous devrions avoir un salaire plus élevé, là il est plus bas car comme il est dit dans la lettre, notre salaire est calculé sur 10 mois puis annualisé

Quant aux jours de grève, ce n'est pas parce que certaines professions ne peuvent pas se le permettre qu'on ne doit plus la faire par solidarité!
Ce n'est pas qu'une question d'argent, je vous garantis que faire cours à 40 ados ce n'est pas du gateau, et en termes de bénéfices pour les gamins je n'en parle même pas
c'est quand même l'avenir de nos enfants qui est en jeu!

Tout ça pour dire que oui nous sommes à l'abri du besoin, mais ce n'est pas une raison pour accepter tout ce que le gouvernement nous pond,

ce fil n'avait pas pour but, à mon avis, de dénigrer les autres métiers, on ne va pas faire une compétition à  savoir qui a le métier le plus dur
mais d'informer sur la situation actuelle


Titre: Re : Re : éducation nationale
Posté par: Dominique le 25 Mai 2008 à 11:56:20
Effectivement il y a des métiers plus pénibles et bien moins payés que celui d'enseignant.
Je suis la première à le reconnaitre.
Mais on a bossé pour en arriver là, et il y a aussi des métiers plus confotables en terme de tâches et de salaire.


Parce que tu penses que les autres n'ont pas bossé pour en arriver là aussi ? Tu veux que je te parle du métier d'infirmière, où on nous demande maintenant, Bac + 3ans et demi, et payé au niveau de bac + 2 ? Droit de grève : 0, on est réquisitionné d'office. C'est ce qu'il s'est passé les deux derniers jeudis à l'hopital. 15 jours avant on nous a fait signer les papiers pour venir bosser. Si on bosse dans le privé, de toute façon, pas de grève, c'est vite réglé. Quand aux nombres de patients, 1 infirmière pour 37, nous ne sommes guère mieux lotis et nous n'avons pas beaucoup de moyens de pression ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D Quant au treizième mois, il n'y en a pas , il n'y a que deux primes auxquelles n'ont droit que celles et ceux qui sont titulaires. personnellement je n'y aurait jamais droit, puisque j'ai réintégré l'hopital à plus de 45 ans. Je m'arrête là, parce que ça me gonfle que les enseignants n'acceptent pas la moindre réforme depuis plus de 30 ans, quelque soit le gouvernement.


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: Céline_51 le 25 Mai 2008 à 12:28:49
Il y a des réformes que je trouve juste, et d'autres non
Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'aucune réforme n'est acceptée, ça c'est juste

mais je ne trouve pas normal qu'on augmente le nombre d'élèves par classe à ce point, ils n'ont pas de bonnes conditions d'apprentissage, et après on va encore dire que c'est l'éducation nationale qui ne fait pas son boulot
je te garantis que c'est très difficile, surtout que le public change et est de plus en plus difficile à gérer

Je respecte tous les métiers, certains sont bien plus difficiles, notamment physiquement
Evidemment d'autres ont bossé pour en arriver là, ce n'était absolument pas mon propos!

Mais ras le bol de se faire cracher dessus à longueur de temps (parents, gamins, public, médias...), comme si on était des privilégiés avec tes supers conditions de boulot et fainéants qui plus est, qui ont eu "de la chance" d'arriver là, alors que les concours de recrutement ne sont quand même pas faciles
Je m'arrêterais là également car je ne cherche pas la polémique, juste un peu de respect!


Titre: Re : Re : éducation nationale
Posté par: P'tite Lilli le 25 Mai 2008 à 12:37:24
mais je ne trouve pas normal qu'on augmente le nombre d'élèves par classe à ce point, ils n'ont pas de bonnes conditions d'apprentissage, et après on va encore dire que c'est l'éducation nationale qui ne fait pas son boulot

et le doublage des lits dans les chambres d'hôpitaux  ::)  il en va de la santé publique  :o  infections nosocomiales  ???  mais non ! c'est le personnel qui fait mal son boulot  :(

Tu vois, si on veut on pourrait en débattre très très longtemps des décisions gouvernementales prises  on se sait comment.
Défendre son taf c'est légitime mais n'oublions pas que la métier iddylique pour moi n'existe pas, et que je suis très très contente d'en avoir un  ;)


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: MAUD36 le 25 Mai 2008 à 15:06:44
dans ces 2 pages, on retrouve l'atmosphère de "je monte les métiers les uns contre les autres" que le gouvernement et les médias font passer  à longueur de temps !  :P
 Une incompréhension totale entre le travail des uns et des autres, les avantages des uns et des autres dont devinez-qui en tire profit ? le gouvernement !!!!!! et c'est tout bon pour eux car pendant qu'on se tape les uns sur les autres, on ne s'intéresse pas à ce qu'ils font contre nous tous !!!!


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: P'tite Lilli le 25 Mai 2008 à 15:48:34
Oh oh, langage syndical on dirait ???


Titre: Re : Re : éducation nationale
Posté par: Dominique le 25 Mai 2008 à 16:10:36
Oh oh, langage syndical on dirait ???

me suis fait la même réflexion  ;D ;D ;D ;D  ;D ;D


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: MAUD36 le 25 Mai 2008 à 16:31:08
 simplement en nous lisant, on sent une colère, une incompréhension des revendications de chacune !  alors que le but du premier message n'était pas de permettre une critique d'une profession en particulier mais de faire lire le sentiment qu'ont les profs en ce moment !


Oh oh, langage syndical on dirait ???
et encore une fois, une manière de se monter les uns contre les autres... ?  ;)
En plus, pas syndiquée du tout !
Perso, je vois les syndicats comme des gens prêts à défendre (avec tous les défauts que cela peut entraîner) certains droits mais aussi à faire avancer des renseignements, des dossiers persos... Mais je sais que certains se hérissent dès qu'on prononce le mot syndicat.


Titre: Re : Re : éducation nationale
Posté par: Dominique le 25 Mai 2008 à 17:12:25

et encore une fois, une manière de se monter les uns contre les autres... ?  ;)
En plus, pas syndiquée du tout !
Perso, je vois les syndicats comme des gens prêts à défendre

Perso je ne le vois pas du tout comme une manière de nous monter les uns contre les autres. Mais il faut quand même avouer, que chaque fois que le gouvernement essaie de changer quelque chose dans l'éducation nationale et bien les syndicats sont de toute façon systématiquement contre, et à chaque fois c'est grève sans essayer  d'attendre la rentrée prochaine pour savoir ce que cela va donner. Il y a quand même quelque chose qui ne va pas dans l'éducation nationale, c'est le premier budget de l'état je crois, pour des résultats qui ne sont pas mirobolants quand on regarde ce que font les autres pays. On nous dit que le nombre d'élèves va augmenter dans certaines classes, et bien attendons la rentrée prochaine et on verra bien. Il y aura toujours des cas extrêmes qu'on nous mettra en avant, mais je suis à peu près sure, que le nombre de suppression de postes annoncés par les syndicats ne changera pas grand chose.


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: MAUD36 le 25 Mai 2008 à 17:49:36
je ne sais pas quoi te dire, c'est vrai que les changements ne sont pas forcément bien vus par les syndicats et les profs en général d'autant plus quand tout va de travers !

Ce que je sais actuellement, c'est que le projet des nouveaux programmes applicables dès la rentrée et sensés diminuer par 3 les échecs scolaires est impossible à réaliser !
Il n'y a eu aucune étude sur les résultats des derniers programmes  qu'on les fustige et qu'on les met à la poubelle sans travail dessus pour passer à des programmes rétrogrades qui prônent le travail sans réflexion, où les enfants vont devoir suivre ou couler !
IL ne faut pas rêver avec plus de connaissances en quantité et moins de temps de classe, le calcul n'est pas difficile à faire ! Il va falloir avancer coûte que coûte ou aller au rythme de la classe et laisser aux collègues des années suivantes le "bonheur" de rattraper ce qu'on n'aura pas eu le temps de faire !
Quant aux soi-disant mauvais résultats de la France aux tests internationaux, les données sont faussées par des éléments dont on ne nous parle jamais ! Et la France ne s'en tire pas si mal que ça... mais c'est tellement plus facile de nous dire que tout va mal et que donc il faut tout changer...
Si je retrouve les données de ces tests, je vous mettrai l'adresse (parce que les liens je ne sais pas faire   :P ;)) !
J'arrête là avant que ma connexion saute ! car depuis 3 semaines, internet fume à la maison !!!!  ;D ;D ;D ;D


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: MAUD36 le 25 Mai 2008 à 17:53:58
je n'ai pas d'adresse ni de lien mais un article d'un prof formateur en IUFM que je peux faire parvenir en MP ou si quelqu'un m'explique comment faire  ;D ;D,  je pourrais le faire apparaitre dans ces pages.


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: jumeaux 2007 et leur soeurette ;-) le 25 Mai 2008 à 17:59:35
je vais au moins mettre infirmières et profs d'accord...
on manque d'infirmières dans les établissements scolaires publics. Dans un collège où je travaillais, on avait une très bonne infirmière, qui regrettait de ne pouvoir mieux s'occuper de prévention, mais comme elle devait aller dans toutes les maternelles de la commune + les écoles élémentaires + le collège... ça faisait beaucoup, impossible d'être présente partout en même temps et de faire un travail de qualité !
et pour faire ce travail qui exige des études et où les responsabilités sont importantes, elle était payée à peine plus que le smic (et le 13ème mois n'existe pas à l'éducation nationale !)
elle a fini par démitionner, pour une place d'infirmière dans un grand magasin parisien où les employés font 35 h par semaine, salaire double de celui qu'elle avait, possible qu'elle ait le 13ème mois en prime...


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: La Doudou Brestoise le 25 Mai 2008 à 18:07:25
Coucou,

Aïe, je ne sais pas si je vais réussir à répondre sur tout ce que j'ai lu, et être très claire sur mon propos sans être mal interprétée. C'est difficile ce genre de sujet via internet :-\.

Bon, première chose qui me vient à l'esprit : je suis professeure, privilégiée dans la fonction puisque j'ai l'agrégation, et j'ai la chance d'avoir choisi mon niveau d'études et ce que j'enseigne. J'ai des étudiants qui en 2 ou 3 ans, gagnent plus que moi...(bac + 2 contre bac + 5). Sans parler des avantages en nature qui leur sont attribués.
J'ai choisi une certaine qualité de vie. Et oui, je le reconnais, je ne bosse "que" 30 heures par semaine environ (j'suis tout de même à 80 %...).
Que ceux qui envient les profs passent le concours  :P.

Deuxièmement, c'est vrai que ça m'agace terriblement ces syndicats qui disent toujours non à tout sans une force de proposition efficace. Mais là, le gouvernement remet en cause complètement tout le système scolaire. D'accord ou pas d'accord, ce qui est sûr, c'est que l'on a un gouvernement de droite élu à la majorité. Alors j'essaye d'informer les gens sur les changements majeurs qui vont arriver :

- Priorité à ceux qui réussissent, il le mérite.

- Dehors le droit à la connaissance. Si l'élève est en difficulté, le monde du travail saura bien lui inculquer un savoir faire automatique, inutile pour lui d'apprendre qui est Shakespeare (Retour du travail dès 14 ans :-X).

- Appliquer le "travailler plus pour gagner plus". Retour massif à l'emploie en heures supplémentaires. Pour cela, suppression des postes, et dans ma matière en particulier, fin du concours du CAPET depuis déjà 4 ans. Si il manque des professeurs, recours aux contractuels (personnels non formés, payés à l'heure, sur des statues plus que précaires... qualité de l'enseignement  ???).
Je connais des collègues qui font effectivement 30 heures devant élèves. Evidemment, jamais d'astreinte pour les examen, d'ailleurs, je ne sais même pas où il trouve le temps de mener à bien un sujet de contrôle pour leurs élèves  ??? Heureusement, les professeurs ont dans leur grande majorité une conscience professionnelle très forte.

Quand le sujet me tient à c?ur, j'ai toujours l'impression d'être très confuse. J'espère ne pas avoir desservi ma cause ;D.

A +


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: Lenagcn le 25 Mai 2008 à 18:14:02

Les revendications enseignantes sont toujours malaisées car sur 2 plans:

- le "bien enseigner" vers les enfants:
*les changements de programme à venir ("ceux de 1923"... en 24h alors qu'en 1923, il y avait 30h... d'un point de vue pratique, ça coince, non? en plus de la dimension idéologique, qui convient ou non) ;
*la réduction du nombre d'heures en 1aire ("mais 2h de soutien" ... 2 h mon ?il: pas obligatoires (à la bonne volonté des familles) , et c'est 60h sur l'année avec dessus le temps de concertation entre profs et les rdv avec les parents; à l'arrivée 1h30 très grand maximum) ;
*la disparition des classes "adaptées" de tout poil, renvoyant dans le cursus classique des enfants qui n'y ont pas leur place; super pour eux, leurs camarades et leurs enseignants (un centre fermant, mon école récupère à la rentrée prochaine un ancien élève, violent, de 9 ans avec... 8h/semaine de présence d'une aide)
*la fin des redoublements (trop couteux pas efficaces) par un afflux de paperasse l'année de décision, moulte RDV à la fin de l'année, et re-moulte paperasses et RDV les années suivantes jusqu'en CM2, paperasse destinée à dégouter tout instit osant encore avoir cette idée pour tel élève qui 's'accroche mais' (ceux qui ne s'accrochent pas, c'est "dans le tuyau", direction 6ème en vitesse maxi)
Je botte en touche pour le 2aire, je n'ai pas approfondi, mais ai (bien?) compris la logique de suppression de poste pour obliger aux heures supp' et à la réduction des options, en plus d'un nombre décroissant d'heures dans les matières centrales (français-maths-Lv1); M. Darcos lorsqu'il a lancé les "24h chrono" en primaire souhaitait également à la rentrée suivante le collège sur 4 jours  (2009-2010) ...

- le salaire [et les conditions de travail]
*On ne va quand même pas s'aplatir en permanence sous prétexte qu'il y a pire ailleurs, non? Avec le passage aux 35h, j'avais eu zéro d'augmentation pendant longtemps, dans le privé: je suis "habituée" (sic) . Dans le public, le ministère octroie comme une faveur immense (et le fait savoir dans les médias)  0,5% en mars, 0,3% en novembre (c'était pareil l'an dernier) . Youpiiii! Lorsque le Smic aura rejoint mon salaire, j'aurai bien plus d'augmentation, ouf (quoi que... des salariés du publique sous le smic ça a existé jusqu'il y a peu...)
*Les jours d'école je travaille 9h30 (6h avec les élèves, le reste... oh... "juste" la préparation matérielle, les entrée-sortie, les corrections) , sans avoir préparé le contenu des apprentissages (ça vient en sus) . Avec les heures de soutien l'an prochain , au choix, j'ajoute 1/2h à 1h par jour de travail (et mes enfants, je les vois quand? c'est la nounou qui va être contente - et pour le CP du petit...  :-[ ), ou bien je travaille le mercredi matin (encore la nounou heureuse... j'ai chiffré, en temps plein, cela me coûtera 900? pour l'année).

La modicité relative du salaire est contrebalancée par la modicité des frais de garde d'enfant. Jusqu'à présent.
Mais de cela, personne n'ose parler, ça fait mauvais genre et mauvais esprit de parler de son porte-feuille, et pas "d'abord" aux enfants.

Parce que nous avons le bonheur immense d'éduquer des enfants, nous devrions le faire "pour rien" ?

D'un point de vue fatigue physique et morale, mes emplois (dans le BTP, à 40-45-50h par semaine) étaient des sinécures par rapport à ma "bonne planque" de maintenant.
Mais j'en connaissais une partie des "côtés obscurs", hein...
Je ne me plains pas, j'explique.  ;D



Titre: Re : éducation nationale
Posté par: Lenagcn le 25 Mai 2008 à 18:21:18
Un ajout: l'Etat a besoin de faire des économies.
Mais qu'il cesse de faire savoir que ces réformes de l'éducation nationales vont être bénéfiques.
Moins d'heures d'enseignement par enfant, ça ne peut pas être bénéfique.
Pas plus que d'avoir plus de malades en responsabilité pour les infirmières, pour donner un exemple hors EN.


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: Arduina le 25 Mai 2008 à 19:35:15
Je pense qu'il y a de nombreuses professions qui mériteraient des amélioraitons. Le but n'est pas, à mon avis, de savoir qui est le moins privilégié pour aligner tout le monde sur son cas (ce qui est plutôt économique à court terme), mais plutôt de savoir ce qui serait nécessaire (indispensable, normal......) pour TOUS. De ce point de vue, il ne faut pas laisser ceux qui s'en approchent le plus (et qui sont actuellement privilégiés (ou considérés comme tels ) perdre leurs 'avantages'.

d'autre part, je ne vois pas comment supprimer des postes peut améliorer l'enseignement  ???
la suppression des classes uniques dans les petits villages (sous prétexte d'améliorer l'efficacité en regroupant les enfants par classe d'âge) N'améliore PAS la réussite, et oblige des enfants (dès 3/4 ans) ) faire jusqu'à 3/4 d'heure de transport matin et soir..... (où est l'économie au niveau global : il faut payer du carburant, et presque autant d'enseignants !)


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: Lenagcn le 25 Mai 2008 à 20:39:20
"(où est l'économie au niveau global : il faut payer du carburant, et presque autant d'enseignants !)"

-> dans le "presque" : moins d'enseignants quand même;
-> dans les frais de transport, à la charge des mairies  ou conseils généraux, pas de l'EN .



Titre: Re : éducation nationale
Posté par: louloute le 25 Mai 2008 à 22:47:21
Profs, instit, je vous soutiens.
Parfois je me demande si les revendications du corps enseignant sont suffisamment compréhensibles pour le grand public. À vous lire, rien qu'ici, je me demande qui suit vraiment. "Y font chier ces intellos!"
J'ai toujours été étonnée du manque de respect accordé à l'enseignant en France. Je trouve qu'il y a une culture du dénigrement du prof, qui est forte et commence à la scolarisation...
Les étrangers, les expats, que pensez-vous de mon impression ? Me goure-je?


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: Lenagcn le 25 Mai 2008 à 23:50:49
Un motif de grogne expliqué simplement (j'ai pompé ailleurs  :P )

La fin du samedi matin représente 72h de moins chaque année soit 12 jours de classe de moins pour chaque enfant.

Je ne peux m'empêcher d'extrapoler (on ne se refait pas  :-[ ) deux points, un scolaire, l'autre pratique :
-moins d'heures pour le même contenu (si on avait conservé les programmes 2007) ou plus de contenu (programmes 2008);
-pour ceux qui étaient à la semaine de 4 jours, 12 jours de centre aéré à payer (ou 12 jours de mode de garde quel qu'il soit à dégotter) en plus pendant l'année;



Titre: Re : Re : éducation nationale
Posté par: Arduina le 26 Mai 2008 à 02:40:26
"(où est l'économie au niveau global : il faut payer du carburant, et presque autant d'enseignants !)"

-> dans le "presque" : moins d'enseignants quand même;
-> dans les frais de transport, à la charge des mairies  ou conseils généraux, pas de l'EN .


pour l'état : une dépense en moins
pour la collectivité : une dépense en plus.....
à mon avis,ça revient même plus cher au final


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: Lenagcn le 26 Mai 2008 à 09:33:51
Certes, mais ce n'est pas la même poche.
Ce sont toujours des impôts et prélèvement pour chacun d'entre nous  :-\  (et les  entreprises), mais vis à vis de la comptabilité nationale, des "autorisations de découvert" (les xx,xx% de déficit)  données par la communauté européenne, ça n'est pas la même chose.
C'est dans la même veine que le transfert du RMI, des aides aux personnes âgées, de l'établissement des cartes d'identité, de l'entretien des RN (plus des RN d'ailleurs), du financement du TGV Est, de la gestion du parc des lycées et collèges et de leurs personnels non enseignants, et ça n'est ni exhaustif ni terminé.


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: Magous and Co le 02 Juillet 2008 à 18:59:03
Bon je n'ai pas encore pris le temps de le lire mais je vous le soumet pour avoir vos réactions:


Un article intéressant de Libé qui fait le point sur l'usage abusif et mensonger que fait le ministre des chiffres officiels.
Sylvain Grandserre - Montérolier (76)
 
Les tirades de Darcos déchiffrées

Le ministre de l'Education fait parler les statistiques pour conforter ses réformes. «Libération» a confronté ses calculs aux chiffres réels.
VÉRONIQUE SOULÉ  vendredi 27 juin 2008

Agrégé de lettres classiques, Xavier Darcos sait aussi manier les chiffres. Pour justifier ses réformes, le ministre de l'Education nationale use et abuse des statistiques pour démontrer que le système français marche mal, qu'il est l'un des plus coûteux au monde et que les résultats des élèves sont malgré tout médiocres, souvent en queue de peloton.

«Pour convaincre du bien-fondé des réformes dans l'éducation, les politiques ont de plus en plus recours aux comparaisons internationales afin de mobiliser l'opinion, souligne Nathalie Mons, spécialiste des systèmes éducatifs dans le monde (1). On retient plus facilement les chiffres que de grands discours.» La chercheuse met toutefois en garde contre les abus : «Un discours déclinologue peut avoir des conséquences négatives à moyen terme. Il risque de décrédibiliser l'institution scolaire aux yeux des parents. Il peut aussi porter atteinte à l'image de l'école française et se ressentir sur notre réseau d'établissements et sur l'expertise française à l'étranger.»

D'autant qu'à y regarder de plus près, les affirmations chiffrées du ministre sont parfois vraies, souvent incomplètes, voire biaisées, quand elles ne sont pas carrément fausses. Libération les a passées au crible.

(1) Les Politiques éducatives, la France fait-elle les bons choix ? Editions PUF, 2007, 202 pp., 19 euros.

«Nous avons un des meilleurs taux d'encadrement au monde : 1 professeur pour 11 élèves»
C'est l'un des arguments massue de Xavier Darcos pour justifier les 11 200 réductions de postes prévues à la rentrée 2008, essentiellement dans le secondaire : jusqu'ici, l'Education nationale avait un train de vie dispendieux, désormais il va falloir compter. Pour enfoncer le clou, le ministre ajoute d'autres chiffres, généralement sur l'augmentation constante du nombre d'enseignants ces dernières années malgré la baisse des effectifs des élèves.

En réalité personne, ou presque, n'a jamais vu de classe à 11 élèves. Et pour cause. Le ministre utilise le taux d'encadrement, qui est le nombre total d'enseignants divisé par celui des élèves. Sont donc inclus les professeurs qui ne sont pas en permanence devant des classes - parce qu'ils sont détachés dans l'administration, qu'ils effectuent des remplacements, enseignent des options rares, sont en maladie, etc. Le chiffre significatif, qui exprime la réalité des classes, est en fait celui de la taille, c'est-à-dire le nombre d'élèves moyen par «division». La France est l'un des pays les plus mal classés : 28 élèves par classe en lycée général, 19 en lycée pro. Selon l'enquête Eurydice de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) portant sur les élèves de 15 ans, avec des classes de maths en moyenne à 26,6, elle est même la lanterne rouge. En Finlande, le chiffre est de 18,2.

«Un lycéen français coûte 22 % de plus que la moyenne des pays européens»
C'est un autre argument choc, qui vise à souligner le gâchis d'un système très cher et peu efficace puisque les élèves français ne sont pas meilleurs que les autres. Pour appuyer son propos, le ministre rappelle que le budget de l'éducation a doublé ces vingt dernières années - sans préciser qu'il y a eu en même temps l'arrivée massive d'élèves dans le système - ou qu'à lui seul, il pèse plus de la moitié des dépenses de l'Etat.

Le tableau est incomplet. Si l'on regarde les comparaisons internationales, le coût d'un lycéen français est en effet supérieur à la moyenne - notamment en raison de la mauvaise gestion des personnels et de la déperdition qui s'ensuit. En revanche, celui d'un collégien est dans la moyenne et celui d'un élève du primaire carrément en dessous. Sans parler des étudiants, à la traîne.Contrairement à ce que l'on peut croire, la France n'investit pas si massivement dans l'éducation. Si l'on observe les dépenses de l'Etat dans ce domaine rapportées au PIB (la richesse du pays), elle se situe dans la bonne moyenne, sans plus. Pour le lycée, le chiffre est de 1,5 % contre 1,4 % pour la moyenne des 19 pays de l'Union européenne pris en compte dans l'enquête de l'OCDE.

«Un lycéen français a jusqu'à 35 heures de cours par semaine»
Le ministre l'a beaucoup répété ces derniers temps pour justifier la nécessité de réformer le lycée et de réduire les heures de cours. Il s'agit d'accréditer l'idée qu'en pleine révision générale des politiques publiques (RGPP), la priorité n'est nullement de faire des économies, mais bien d'améliorer le système. Les lycéens ont trop de cours magistraux et s'éparpillent dans les options, estime le ministre. Trop passifs, ils doivent apprendre à travailler en groupe, à faire des recherches.

On trouve quelques lycéens qui ont jusqu'à trente-cinq heures hebdomadaires : des terminales S ayant pris deux options, c'est-à-dire le maximum. Si on compte leurs heures d'atelier, les «pros» sont aussi très chargés. Mais la plupart des lycéens ont moins de trente heures, entre vingt et vingt-cinq dans la filière littéraire L, où il y a en revanche beaucoup de travail à la maison. Dans les comparaisons internationales, les lycéens français sont d'ailleurs loin d'être les plus chargés. Seuls les élèves du primaire sont nettement au-dessus de la moyenne. Ils ne le seront bientôt plus, avec la réforme des programmes qui entre application à la rentrée 2008 - en supprimant l'école le samedi matin, le ministre a retiré deux heures d'enseignement hebdomadaires qui vont être transformées en soutien pour les élèves en difficulté.

«Pourtant, trois ans plus tard, la moitié des lycéens n'a aucun diplôme du supérieur»


Pour être frappante, l'assertion est très approximative. On ne sait pas si le ministre parle seulement des bacheliers, s'il vise l'échec à l'université, etc. Cette statistique vient en appui des chiffres précédents : non seulement le lycée est très coûteux, mais il prépare mal au supérieur, preuve - s'il en fallait encore - de son inefficacité.
Pourtant, une fois n'est pas coutume, tous les experts s'accordent : la France s'en sort ici mieux que les autres. Si l'on prend les derniers chiffres de l'OCDE (2004), 21 % des étudiants qui démarrent une formation de niveau universitaire sortent du système sans aucun diplôme. Au total, 79 % en décrochent donc un - 64 % obtiennent un diplôme au moins équivalent à la licence, 15 % se réorientent vers une formation courte technique (comme les IUT ou les STS) où ils réussissent. Seuls le Japon et la Belgique flamande ont un «taux de survie» dans le supérieur plus important. La spécificité française est plutôt le fort échec des bacheliers technologiques - sans parler des bacs professionnels - à l'université : seuls 18 % obtiennent un diplôme au moins équivalent à la licence et 64 % sortent du supérieur sans rien.

«Chaque année 15 % des enfants sortent du primaire en grande difficulté, plus 25 % avec des acquis fragiles»

Xavier Darcos a martelé ces chiffres tout l'automne. Il voulait démontrer l'urgence de s'attaquer au primaire, alors que jusqu'ici les critiques et les réformes se concentraient sur le collège, traditionnellement présenté comme le maillon faible du système. Il a même touché à l'un des grands mythes de l'école française : l'excellence de la maternelle que le monde entier nous envie.
Ces chiffres ne sont pas contestés. Ils sont tirés d'une étude du HCE (Haut comité à l'éducation) qui a fait grand bruit en août. Les syndicats enseignants le reconnaissent eux-mêmes : une partie non négligeable des élèves arrive au collège avec de graves lacunes et des bases à revoir. Pour y remédier, Darcos a mis en place l'an dernier l'accompagnement éducatif dans les collèges d'éducation prioritaire. A la rentrée 2008, il sera généralisé aux écoles primaires également en ZEP. Mais le dispositif est très critiqué : ses détracteurs estiment qu'il risque de rater sa cible - les élèves les plus en difficulté, qui ne resteront pas le soir après l'école - et que le soutien doit rester dans le cadre du temps scolaire.

«Dans les évaluations du primaire, la Finlande est première en tout, nous sommes dans les six derniers en Europe»

Si certains avaient encore des illusions, le ministre les a anéanties. Xavier Darcos poursuit ici un double objectif : montrer que l'on vit sur un rêve - en étant convaincus d'avoir l'une des meilleures écoles au monde - et qu'il faut tout revoir, à commencer par les programmes. Derrière sont visés les «pédagogues» qui ont concocté les programmes de 2001, jugés trop verbeux et trop compliqués et qu'il avait pourtant lui-même avalisés en tant que ministre délégué à l'Enseignement scolaire.
Là encore, on peut faire dire aux chiffres ce que l'on veut. Le ministre se réfère à la dernière enquête PIRLS (Progress in International Reading Literacy Study), menée dans 45 pays, qui évalue les compétences en lecture des enfants de 10 ans (en CM1). La France est effectivement parmi les mauvais élèves, mais les conclusions sont plus nuancées qu'il n'y paraît. Dans les réponses aux QCM, les élèves français réussissent mieux que la moyenne. En revanche, ils sont faibles lorsqu'il s'agit de rédiger des réponses.Le ministre pourrait aussi citer d'autres enquêtes - comme Pisa, sur les 15 ans - tout aussi respectables. On y apprend que les jeunes Français se défendent en mathématiques par exemple : ils sont au-dessus de la moyenne pour utiliser des faits scientifiques, en dessous pour expliquer des phénomènes de manière scientifique. L'enseignement français se caractérise aussi par de grands écarts entre le groupe des meilleurs et celui des plus faibles. Autant de statistiques qui tempèrent l'image passablement déprimante renvoyée par le ministre.


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: La Doudou Brestoise le 02 Juillet 2008 à 21:36:55
Coucou,

J'aime ce genre d'article, qui permet de rappeler qu'on fait dire tout et n'importe quoi aux chiffres statistiques... Dans un sens comme dans l'autre, d'ailleurs ::).
Pourquoi ne pas donner les lignes claires d'une politique (ici, réduire les coups : pourquoi pas d'ailleurs... C'est une question de politique), plutôt que de vouloir prétendre élever globalement le niveau des élèves sortant de primaire par une réforme qui ne prend pas en compte les constats d'enseignants sur le terrain ???.

Et puis, cela m'énerve d'entendre dire que notre système est nul et qu'il faut toujours tout revoir :-X. Pourquoi ne pas dire qu'il est imparfait, et mettre en avant les réussites, pour mieux en appréhender les défauts  ???.

Merci pour ce passage et A +


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: louloute le 03 Juillet 2008 à 14:43:23
Oh oui la Doudou, contre les profs, réduisons les "coups", pas les coûts!
Pour aider les enfants à apprendre, ne haïssons pas leurs enseignants (!!!)


Titre: Re : éducation nationale
Posté par: La Doudou Brestoise le 03 Juillet 2008 à 17:16:25
Coucou,

Aaaarghhh, lapsus révélateur ??? ;D ;D.

A +