Voici, aprés 15j, le récit de mon accouchement. Avec retenu, comme à mon habiture
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Cela faisait deux nuits que j?avais des contractions qui s?arrêtaient à 7 heures du matin. Deux nuits sans dormir, donc. Aussi lundi matin je décidais d?aller à la maternité, voir ce qu?il en était. De plus, les nénés bougeaient moins. Je n?étais pas inquiète, mais j?avais surtout besoin de faire quelque chose. A la maternité on a tout de suite fait un monitoring, pour observer le couer des bébés. Tout allait bien, puis une écho pour vérifier qu?ils étaient toujours les deux la tête en bas. Toute l?équipe se rappelait bien de moi, celle dont les bébés s?étaient retournés la veille de la césarienne. La sagefemme a téléphoné, puis elle est revenue vers moi : « le médecin en chef dit qu?on peut déclencher l?accouchement aujourd?hui, si vous le souhaitez ». Je n?avais pas pris ma valise, mais je me suis dit que tant qu?à faire, autant rester plutôt que de vivre encore des nuits blanches qui allaient me fatiguer. Ma fille Suzanne qui m?accompagnait m?a promis de passer en soirée me porter ma valise.
La première des choses à laquelle j?ai eu droit, c?est d enfiler la super chemise de nuit sexy fendue dans le dos ( !) et un lavement ( !!). Puis la sage femme m?a oubliée dans mon cagibi et je me suis endormie. Une heure plus tard, confuse, elle m?a réveillée et amené en salle de travail tout en rouspétant contre mes chaussures à talon et le fait que je n?avais pas de claquettes ( ben oui, j?étais partie à la maternité en chaussure en talons, pas en pantoufle, bizare !). A l?étage il y a avait au moins quatre salles, et chaque future maman est installé da s sa propre salle jusqu?à l?accouchement. J?avais un lecteur de cd, un ballon, deux lits, une bannière pendue à laquelle on pouvait se suspendre. La sage femme a posé un gel déclencheur, puis m?a dit « Monitoring obligatoire durant deux heures pour voir comment les bébés réagissent aux contractions. Il a donc fallu rester couché, c?était pas très facile, mais les contractions étaient légères. Au bout des deux heures, j?ai demandé si je pouvais me lever, car j?avais du mal à respirer. J?étais seulement à dilatation 3?Comme il était 3h de l?aprem et que je n?avais pas mangé, la sage femme m?a fait réchauffer un plateau repas. En attendant j?avais prévenu ma copine que l?accouchement allait se faire, lentement, tout en lui interdisant de venir sans avoir déjeuné. Pendant que le plateau réchauffait, j?ai essayé de m?asseoir sur le ballon, et j?ai trouvé cela génial. Cela faisait bien fou. Bref, j?y suis resté bien 5mn, puis le plateau est arrivé, et avec soulagement je me suis mise à table. Et là, plouf, j?ai inondé le parquet ! La sage femme revient en urgence, et me dit « désolée pour le repas, mais il faut de nouveau faire un monitoring pour suivre le c?ur des bébés maintenant que la poche des eaux est percée. » J?étais bien déçue, je dois dire?.( pour le plateau repas !).
Réinstallée sur le dos, comme une baleine échouée, j?ai pris mon mal en patience. Une copine m?a appelé alors, et sachant que j?étais en salle de travail, m?a demandé si elle pouvait me rendre visite. La sage femme interrogée a rigolé et dit : « c?est votre accouchement, vous pouvez avoir autant de visite que vous le souhaitez ». Une demi-heure plus tard, j?avais donc deux copines à mes côtés. C?était bien, car j?avais de plus en plus de mal à faire la conversation, mais suivre la leur me faisait passer le temps. A 17h, je commençais à avoir vraiment mal. La sage femme interrogée a dit : pas de péridurale avant 18h30 , vous êtes toujours à dilatation 3?Là, j?ai eu un petit coup au moral. Deux heures sans aucun effet ! Elle m?a rassurée : « c?est assez normal, avant il y avait l?action du gel, maintenant ce sont vos contractions qui ont pris le relai. A un certain moment, cela peut aller très vite ». J?ai demandé à être débranchée du monitoring pour pouvoir marcher. Après quelques négociations avec le médecin, cela a été possible. Nous sommes allées dans une salle spéciale visiteur, et j?ai inondé le canapé, sous les yeux fascinés d?une famille, la maman répétant sans cesse : oh, vous êtres en travail, moi, j?aurai une césa la semaine prochaine? ». Bref j?ai décidé de regagner ma chambre et de retenter le ballon. Suzanne a appelé la clinique, et j?ai traversé le couloir pour répondre. Comme une contraction venait, j?ai juste dit à Suzanne que cela allait durer, et qu?elle ne vienne que demain. Comme je reposais le téléphone, j?ai du m?agripper à deux mains au comptoir pour ne pas tomber tellement j?avais mal. Je pense que cela a décidé la sage femme à demander l?anesthésiste. A 18h45 l?équipe anesthésiste était là. J?ai envoyé mes deux copines dîner, et on m?a branché de partout. Un cathéter dans la main pour la perf de sang éventuelle ou d?ocytocine, la péridurale dans le dos, pose d?une sonde sur la tête de Virgil car on arrivait mal à capter son c?ur, et monitoring pour Théotim et les contractions sur le ventre, plus l?appareil pour prendre la tension sur le bras. Je ressemblais vraiment à un poste de télévision?.Et là, vraiment coincée sur mon lit?. Heureusement en vingt minutes la péridurale a fait effet. La sage femme m?examine, et me regarde ahurie ; « vous êtes à dilatation 8 ! » Dois-je prévenir quelqu?un ? Votre mari peut-être ? » Là, je me suis mise à pleurer. Elle s?est excusée, et m?a dit que les bébés allaient arriver incessamment sous peu. J?ai appelé mes copines qui ont sauté dans un taxi. Et nous voilà a attendre?.Rien. La péridurale avait stoppé net les contractions. On a du coup lancé la perfusion d?ocytocine, puis augmenté la dose, et petit à petit cela a repris. A 21h30, j?étais à dilatation 10, mais la sage femme a dit « nous laissons le bébé descendre le plus loin possible avant de pousser, car les poussées fatiguent les bébés ». Puis elle a arrêté la péridurale. Lentement les douleurs sont revenues. Quand je n?en pouvais plus, la sage femme m?a réexaminée, et annoncé que le bébé se présentait mal. Elle m?a placé sur le côté, avec interdiction toujours de pousser. Puis au bout d?un long moment, elle m?a enjoint de pousser, sur le côté, en tenant un genou dans ma main. J?étais super mal à l?aise, c?était difficile. Mais cela a permis au bébé de se présenter correctement. Et on a réattendu qu?il continu de descendre. Là, je hurlai sur la sage femme, que c?était injuste d?avoir arrêté la péridurale, que j?avais trop mal, que j?allais n?avoir aucune force pour pousser. Mais elle ne voulait rien entendre. Enfin, vers 23h, elle m?a dit encore cinq contractions et on y va. En fait, ca a été plus de cinq ! Et allongée sur mon lit, sans étrier, je ne savais pas trop comment pousser. La sage femme et la médecin m?ont collés les jambes sur leurs hanches et je devais pousser ainsi?A la seconde poussée, la sage femme a annoncé qu?elle allait utiliser une ventouse pour tirer le bébé au plus vite, a la troisième poussée, Virgil était là, tout blanc recouvert de mucus, sa petite bouche bien fermée, le visage tout crispé. J?ai eu le temps de demander pourquoi il ne criait pas que j?entendais son cri. La sage femme lui a mis un lange de coton entre les jambes, des chaussons et un bonnet vert affreux, puis enveloppé dans un lange, et posé dans les bras d?une de mes copines, qui n?avaient pas quitté mon chevet. Moi, je me sentais toujours mal. Hé oui, il en restait un autre à faire naitre. L?ocytocine était à sa dose maximale, la médecin maintenait le bébé dans mon ventre pour qu?il descende lentement sans se mettre en travers. Puis la sage femme est revenue, et j?ai eu le droit de pousser de nouveau. La médecin et une infirmière poussaient sur mon ventre pour faire descendre le bébé, j?ai cru qu?elles allaient m?écraser toutes les côtes. Mais en trois poussées aussi, le bébé s?est engagé. La sage femme a crié « stop, arrêtez et ouvrez les yeux » et j?ai vu Théotim, les jambes encore engagées, avec sa petite bouille toute fripée. J?étais trop émue, première rencontre avec mon bébé ! Elle l?a sorti, et il a crié tout de suite. J?étais heureuse, mais je n?en aurai pas fait un troisième ! La encore la sage femme a pris le bébé et après l?avoir emmailloté, l?a donné à mon autre copine, et nous a laissé tranquille toutes les trois, après avoir sorti le placenta.Virgil ouvrait ses yeux grands sur le monde, Théotim restait tout calme. Théotim, tout le portrait de son papa?Ils se dépliaient peu à peu, et rosissaient, le mucus étant lentement absorbé par leur peau. Ils étaient magnifiques !Une heure après le pédiatre est venu, et devant moi a examiné les bébés qui étaient en pleine forme, puis la sage femme a du mettre mes copines à la porte, à une heure du matin, car elles ne pouvaient pas partir?.Et voilà, j?étais maman de cinq enfants !