J'ai une question pour les déjà mamans :
L'amour et l'attachement maternels se sont ils installés de façon instinctuelle dès la naissance de vos enfants?
je viens porter ma pierre à l'édifice, votre conversation d'hier m'a touché, ce moment de partage était fort et je suis fière de la cohésion, de l'amitié que vous avez réussi à nouer

pour ma part:
j'ai attendu 4 ans avant d'être enceinte, mes enfants ont été rêvé, idéalisé, espéré, désiré...et quand enfin, ils étaient dans mon ventre bien accrochés, j'ai su que j'allais les aimer. mais je me posais aussi des questions. quel amour était-ce vraiment? je connaissais l'amour que l'on porte à ses parents, ses frères et soeurs, ses neveux et nièces, son mari, mais je ne savais pas ce qu'était l'amour d'une maman pour son enfant. je voyais autour de moi les parents qui aiment leurs enfants, mais je ne le comprenais pas. oui, je voulais protéger mes enfants, je voulais qu'ils soient en pleine forme et qu'ils restent au chaud, oui j'étais inquiète pour eux, oui je leur parlais et les caressais au travers de mon ventre mais c'était assez confu dans ma tête car je ne savais pas qui ils étaient. je n'avais pas d'image d'eux, penser à eux restait flou car je ne visualisais pas leurs frimousses. si je me demande si j'aime mon mari, obligatoirement, j'ai son image dans la tête, et là, je n'avais rien dans la tête. je me demandais donc si j'allais vraiment les aimer, et si ça allait arriver de suite comme tout le monde le dit. comment peut on s'attacher viscéralement à quelqu'un dès qu'on le voit? et puis allais je bien les aimer, autant qu'ils en ont besoin?
et puis, ils sont enfin arrivés, dans l'urgence certes mais bien là. quand on m'a montré ma fille, toute en boule et couverte de "trucs dégueux", j'ai vraiment eu l'impression que pour moi aussi, c'était le jour de ma naissance, j'étais maman, et j'ai su, sans même la toucher, sans même vraiment la voir, que je l'aimerais à jamais, que je supporterais tout pour elle, et ensuite j'ai vu mon fils, deuxième vague de bonheur intense, comme si chaque cellule de mon corps savait que ces deux là seraient tout pour moi et que je ferais tout pour eux. j'ai eu l'impression d'être submergée d'amour, d'en être rempli et je savais que ce souffle d'amour ne s'éteindra jamais.
je me revois encore sur la table d'opération, avec l'anesthésiste à ma tête qui essuyait mes larmes, car oui je pleurais, sans m'en rendre compte, car j'avais rencontré mes deux amours, ces deux petits êtres que j'avais construit, que j'avais porté.
nous avons eu ensuite un petit moment à 4 avec mon mari, avant de faire transférer les enfants dans un autre hopital, et c'était un moment particulier, nous avions notre famille, et on savait qu'ils seraient tout pour nous.
mais la chose que je ne savais pas à cet instant, c'est que cet amour que je croyais ultime n'était en fait que le début. car chaque jour qui passe me fait les aimer encore plus, et chose incroyable, on croit toujours être à l'apogée de cet amour mais il n'en est rien, il y a toujours une marche de plus et ce, chaque jour!
comme toutes les mamans ici, quand je regarde mes enfants, je suis fière, ceux sont mes enfants. ce n'est pas seulement parce qu'ils sont la chair de ma chair, mais c'est surtout parce qu'ils sont eux. si aujourd'hui on me disait qu'ils n'étaient pas à moi, qu'il y a eu une erreur à la mater, pour moi, ils sont à jamais mes enfants, non pas seulement parce que je les ai porté, mais parce que je les aime à jamais et que je ne pourrais vivre sans eux.
j'en ai les larmes aux yeux d'écrire ça, ça remontre beaucoup de choses

faudra que je leur montre ce texte à l'adolescence, quand je leur interdirais de sortir et qu'ils me lanceront un "t'façon, tu m'as jamais aimé, tu ne penses qu'à toi, j't'déteste"