Je vais vous faire part de mon vécu.
Mes filles ont 5,5 ans. Des hauts et des bas mais, à mon sens, pas mal de bas. Je les trouvais infernales, pénibles, bruyantes etc. Idem que chez vous: beaucoup de disputes, de cris etc. Et un très très gros manque de confiance en moi. Je m'appuyais sur tous les livres possibles d'éducation, Filliozat et Gordon n'ont plus de secrets pour moi. Et pourtant... Ça ne marchait pas.
Depuis septembre, S me faisait des colères terribles en rentrant de l'école, ça pouvait parfois durer jusqu'à 2h, j'étais épuisée, elle aussi, toutes les journées commençaient et finissaient par des prises de bec. Jusqu'au jour où S m'a tapée devant l'école, il y a environ 1 mois. Là j'ai dit stop. J'ai appelé ma soeur (instit de CP, 3 enfants) pour entendre ses conseils pour la énième fois, mais cette fois-ci, ça a fait clic. En gros: elle ne se pose pas autant de questions que moi (je sais depuis longtemps que c'est là un de mes pb), et quand elle "menace", elle met la menace à exécution sans ciller si l'enfant n'écoute pas. Elle ne faiblit pas, a confiance en elle vis à vis de l'éducation de ses gosses, et surtout elle a une ligne directrice: l'idée de rendre ses enfants autonomes, de pouvoir leur faire confiance, et de leur fournir tous les outils (ou le plus possible) pour s'en sortir "en société".
C'est vrai, si les gamins pensent que tout peut arriver, et qu'en mettant le bazar chez les invités ou en tapant maman c'est ok, il n'y a pas de raison qu'ils s'arrêtent.
Mais surtout ils sont malins, et ils voient les failles et s'y engouffrent. Je ne croyais pas à ce concept, mais c'est bien vrai.
Donc il y a presqu'1 mois, j'ai serré les vis sérieusement. Avec un dialogue derrière, bien sûr, je ne veux pas jouer au tyran, mais on va dire que j'ai trouvé (enfin!!!) ma place de maman. En gros, pour faire court, c'est moi qui décide
Et croyez-moi si vous voulez, S n'a plus fait une seule crise depuis. Alors oui, je suis passée du côté obscur, j'ai mis des punitions en place, même si j'aurais voulu éviter d'en passer par là, mais je pense que ça a été le moyen
pour moi de m'affirmer. Le moyen de sentir que je pouvais avoir de l'autorité. Et ça a marché.
L'idée c'est donc que certaines choses ne sont pas tolérables, et qu'il doit y avoir sanction si ce n'est pas respecté.
Je sais très bien que beaucoup vont me tomber sur le dos, mais je précise bien que c'est ce qui fonctionne pour moi, pour nous. Maintenant, mes filles savent que quand je dis qqch, elles doivent écouter. Je n'exclus pas le dialogue avec elle, au contraire, on parle beaucoup, on explique beaucoup, mais à côté de ça, les couchers sont enfin tranquilles (5,5 ans de galère, croyez-moi, ça use). Et même si j'utilise la menace parfois, je veille aussi à n'y avoir recours que pour des choses "importantes" (je ne menace ni ne punis à tour de bras).
Après, ce n'est pas imcompatible avec Filliozat ou Gordon, évidemment, l'écoute peut (et doit, à mon sens) avoir lieu, mais je trouve que si derrière il n'y a aucune fermeté, l'enfant ne sait plus où il en est. Et d'ailleurs je trouve que c'est le danger de ces bouquins: en les lisant, on dirait qu'en dialoguant, tout devient beau et merveilleux avec les enfants. Sauf qu'ils oublient de dire qu'il faut AUSSI être ferme et poser des limites claires.
Medor, ton cas me fait penser au mien: les miennes aiment bien se mettre dans leur "bulle" et faire les 400 coups à ce moment-là, et là, rien à faire, elles n'écoutent pas. Sauf si on se fâche. Ce dernier mois, donc, elles n'ont fait ça qu'une seule fois. Je me suis fâchée de suite, en expliquant pourquoi je les grondais, et j'ai menacé de ne pas lire l'histoire si elles continuaient (ça se passe en général à l'heure du coucher). Elles ont arrêté de suite, et n'ont pas recommencé.
Le coup de la punition, j'avais déjà essayé, mais la clé c'est de vraiment la mettre à exécution. Je le vois avec zhom, et avec des copines à moi, et c'est ce que je faisais avant. On dit non 50 fois, mais on revient toujours en arrière. Non, c'est non. Ce n'est pas à l'enfant de me faire fléchir, ou plutôt, bien sûr qu'il va essayer de me faire fléchir, mais c'est mon boulot de persister. Et s'ils "tapent" dans ces limites constamment, c'est aussi pour vérifier qu'elles sont bien là. Ici, par exemple, elles ont droit aux sucreries et glaces le samedi (et en vacances). Sinon elles boufferaient du chocolat à longueur de journée. Avant, elles m'auraient demandé une glace un mardi par exemple, j'aurais dit non, puis oui (pourquoi pas après tout), puis attends non (ben oui j'ai commencé par non faut que je m'y tienne), puis là elles râlent, alors je redis oui, etc. On n'en sort plus, c'est la misère. Maintenant elles me demandent, je rappelle la règle du samedi, et c'est terminé. Elles ne râlent même pas.
Et j'ai aussi fait un petit test: on a écrit les règles de la maison sur un papier. Elles me les ont presque toutes dictées!! Incroyable!! elles connaissent donc les règles, même très bien, et elles vérifient de temps en temps que c'est toujours en place
Désolée pour le pavé, mais je me dis que mon expériece peut peut-être servir à certaines d'entre vous.