Je tiens d'abord à préciser que je ne traite pas les autres mamans de vieilles
J'espère aussi que je ne me suis pas trompée de place pour ce nouveau sujet
Alors voilà, tout est dans le titre.
Des mamans très jeunes, il y en a énormément. Par choix, par accident ... peu importe. Mais comment réagir quand c'est à la fois, un choix et un accident ?
Par là, je voudrais raconter mon histoire et inviter d'autres mamans à nous livrer la leur.
J'ai 18 ans,nous sommes fin février 2009 je sors d'une histoire vraiment douloureuse. Je suis plus bas que terre et je tourne en rond : Alors c'est ça la vie d'adulte ? Aller d'échecs en échecs sans jamais trouver un terrain de joie permanante ? J'ai 18 ans, et je ne vois vraiment pas ce que je vais faire de ma vie,.
J'ai appris que ma mère était malade, et même si on s'en doutait, il semble que cela arrive à point nommé : Tout me tombe dessus. Les révisions du Bac s'annoncent difficiles : Comment trouver de la motivation pour quelque chose qui me semble bien illusoire désormais. J'ai le soutient de ma famille, je fais semblant de travailler pour contenter tout le monde mais je n'y crois plus. Tant pis.
En mai 2009, toujours je rencontre Jérôme, sans me douter de tout le bien qu'il allait m'apporter. Alors qu'on allait draguer ensemble tous les soirs, et qu'il m'engueulait parce que je laissais tomber les révisions pour de bons, j'étais bien. Un soir, quand une nana l'a vraiment dragué, je me suis aperçue que j'étais jalouse, il était temps
Le 26 juillet 2009, nous sommes ensemble. Nous nous disons que cela ne va pas durer, qu'on se laisse aller voir ailleurs, mais nous sommes ensemble tout le temps malgré le fait que nous fassions tous les deux une grosse saison en restauration avec peu de repos.
J'ai mon bac.Ma mère ne va pas mieux, elle refuse de voir les choses en face et d'admettre. Je capitule momentanément.
Avec Jérôme, on passe l'hiver
C'est d'autant plus surprenant que nous nous sommes attachés sans faire attention, et le pacte antérieur ne tient plus : Personne ne touche
Fin 2009, après une fausse manip (
) je fais un test de grossesse. Jérôme est au courant, il n'en mène pas large. Nous n'en avions jamais parlé. C'est négatif. Juste avant le résultat, mon homme me dit que si jamais c'est positif, il respectera mon choix. Si mon choix est d'avoir un enfant il me suivra, je suis
. Je suis déçue de ce résultat positif, mais je me dis que je n'ai que 18 ans. Amen, il me reste du temps, et je veux être sûre de mon homme. Sûre du père de mes enfant quitte à attendre 10 ans de plus.
Début 2010, j'ai 19 ans. Je fais la saison d'hiver, nous allons déménager sous peu. Ce mec est génial. Ce mec est l'opposé de celui d'avant, cela fait du bien d'être respectée, écoutée, aimée.
Nous sortons beaucoup, on va en soirée, on se couche tard. On a une vie loin d'être équilibrée, mais qu'est ce qu'on est bien !
Début mars, je me jette à l'eau après avoir réfléchi depuis quelques semaines : Nous avons un boulot, des sous de côtés, Jérôme est quelqu'un de bien, de sérieux, travailleur, gentil, doux ... Mon amour, si on faisait un bébé ?
Ce bébé, nous essayons donc de le faire depuis mars. Nous sommes le 15 mai 2010, dans notre nouvel appartement, bien vide. J'ai trouvé du boulot pour la saison d'été qui s'annonce, nous sommes bien, mais toujours pas de bébé. Je laisse tomber, je me dis que ce n'est pas le moment.
Début juin 2010. Depuis 1 semaine, j'ai mal aux seins
Je ne connais pas vraiment les signes qui montrent que l'on ai enceinte, je sais juste qu'il y a normalement un retard de règle. C'est le cas. Mais qu'est ce que j'ai mal ! Je suis malade, Jérôme fait la fête mais moi ça ne m'amuse plus du tout. Je suis malade tous les jours, je n'ai plus faim et je regarde ma poitrine se durcir, ça m'impressionne
Le 9 juin, je déballe mon test de grossesse. Je l'utilise et immédiatement après avoir fait pipi ( désolée pour les détails
) les deux barres foncent immédiatement. J'ai peur. Très peur. Je pense tout de suite " Qu'est ce que j'ai fais ?". Je me reprends, puis pleure de joie en faisant les 400 pas dans l'appartement toujours vide. J'appelle ma mère, elle est complètement envahie par une joie énorme. Je m'habille et cours l'annoncer à Jérôme. Il est 11h30, je vais le voir à son boulot, juste avant le service. Quand je lui dis, il devient blême et retourne se cacher derrière le bar, moi je saute partout, je me sens légère. Le soir même, j'annonce la couleur :
- Si c'est un garçon, on l'appelle Yann, on fait sa chambre sur le thème de la jungle, du vert .. plus tard j'aimerais qu'il fasse de l'éveil musical ... et blablabla ...
Jérôme ne dit rien, il semble content mais paniqué, je pense que c'est arrivé beaucoup plus vite que prévu pour lui, il pensait qu'il avait le temps
Le lendemain, j'arrive à avoir un rendez-vous chez le gynéco à 19h. Mon père m'emmène, tout souriant, et me dit "Je sens que tu es enceinte de jumeaux"
Je plaisainte "Bah voyons Papa, mais oui !
"
Ils sont 2. Le gynéco a commencé l'échographie en me montrant une seule poche, mais rapidement il s'étonne, s'arrête et me regarde "Oh, il y a une deuxième poche"
Ma réaction : Je fais celle qui ne comprends pas, je pleure, je balbutie des trucs incompréhensibles. Tellement incompréhensibles que le gynéco me demande si je veux avorter.
- Quoi ?! MAIS NON !
- Mais vous êtes jeune et vous pleurez
- Je suis contente bouhouhouh et autres snif
Mon père était fier, il avait raison.
Jérôme était blanc, il était pas bien.
Ma mère était choquée, elle a mis du temps.
Mes frères et soeurs ont eu une réaction très naturelle, cela m'a surprise et touchée
Passé le cap de se dire qu'à 19 ans, on attend deux enfants pour la première fois.
Passé le cap de se dire qu'à 20 ans, je les tiens dans mes bras.
Bientôt je les tiendrais par la main.
J'ai eu peur, mais finalement, j'ai enfin mesuré la chance que j'avais :
Et si grandir avec eux, c'était le signe que la vie d'adulte, ce n'est peut-être pas si mal ?
Désolée pour le pavé
Venez partager avec moi
Coline