Je vous raconte mon accouchement (merci Gaëlle pour la motivation !) :
Le mardi 28 décembre, je quitte ENFIN le Val d'Ouest où j'ai passé un mois alitée dans une ambiance infernale suite à une MAP à 31SA. Je suis ravie, je vais retrouver mon mari, ma fille, notre appart, ma vie, quoi ! Les bébés sont estimés à 2,3 kg et 2,6kg. Ils peuvent venir maintenant, le pire est derrière nous !
Le mercredi 29 décembre, une amie que je vois très rarement vient me voir, mon meilleur ami et futur parrain du bébé de droite me propose de passer aussi. Je lui dis oui car je sens que, s'il ne passe pas ce jour, il ne me verra pas enceinte. Je sens que c'est imminent. Chaque nuit, les contractions sont plus fortes. Mes parents passent me voir et me font la surprise de débarquer avec ma soeur, mon neveu et ma nièce en lutins de Noël pour rattraper le réveillon passé à la clinique. Nous passons une journée géniale. Je marche un peu dans l'appart. Le soir, j'ai le ventre dur comme une pierre. Je me motive pour refaire la valise des bébés comme il faut. Guillaume me l'avait amené en vrac au Val d'Ouest en cas d'accouchement prématuré. Je prends mon temps, je choisis les tenues que je mettrais à chacune le jour de la naissance. Je me projette. Je suis épuisée mais heureuse. Je me sens prête (autant qu'on peut l'être...). J'ai le périnée qui crie au secours. Je retourne me mettre dans mon transat (dans lequel j'ai passé les deux mois précédant l'hospitalisation). Soudain, je suis submergée de fatigue. J'en pleure. Je demande à Guillaume de m'aider à me lever du transat et à me coucher. Les contractions sont très fortes. Il me dit qu'il faut que je mange. Je lui demande de me faire une assiette de pâtes au cas où j'accouche le lendemain, que j'aie des forces. Je mange couchée dans mon lit.
Je m'endors. Je suis réveillée toutes les heures par une contraction très douloureuse puis retombe dans un sommeil de mauvaise qualité. A 5h du matin, les contractions se rapprochent et s'intensifient. Je prends un bain à 7h. Ca ne se calme pas. J'ai de plus en plus mal mais je ne pense pas que c'est le moment car j'ai déjà eu tellement de fois un faux travail. Je me recouche. Je reprends deux Spasfon et note l'heure des contractions dans mon téléphone portable. A 8h10, je suis pliée en deux par une contraction terrible. Guillaume se réveille et me demande si ça va. Je lui réponds : "J'ai des contractions de folie. J'espère qu'elles sont efficaces car ce serait dommage d'avoir si mal pour rien !". Au moment où je finis ma phrase, je sens une cascade se déverser. La poche des eaux vient de se rompre : "Ca y'est ! Je perds les eaux ! C'est parti ! C'est pour aujourd'hui ! Youpi !". Moi qui étais si fatiguée mentalement et physiquement, je retrouve à l'instant une énergie et une excitation débordantes ! Je finis le sac, j'appelle mes parents pour qu'il vienne garde Flore-Anne. Je cherche frénétiquement des piles pour mettre dans ma lampe de poche, exaspérant ainsi mon mari et ma mère qui stressent, et - une fois trouvées

- nous partons. Pas de bouchon, en 15 minutes, nous sommes à l'hôpital.
Nous sonnons à l'étage des urgences de la maternité. On nous fait entrer en salle d'attente. Cette salle d'attente que nous avons trop fréquentée pour cette grossesse qui avait bien mal commencée (contractions, saignements, hématome, décollement placentaire, hospitalisation, alitement). Ca y'est ! Nous y sommes et c'est pour le grand jour ! J'ai peur et à la fois, je suis excitée : "On va rencontrer nos bébés !". Mon mari est tendu. Elodie, la sage-femme qui s'était occupée de nous pour mon hospitalisation au début de la grossesse nous accueille. Adorable, douce. Elle nous installe en salle d'admission, m'examine et fait une écho. J'appréhendais que mon col ne s'ouvre pas comme il l'avait fait pour Flore-Anne : j'étais déjà dilatée à 3 ! Alléluia ! Je demande si je vais pouvoir marcher un peu, elle me répond que non, qu'il faut poser la péri sans perdre de temps. Nous partons directement en salle des naissances. On m'installe. La pose de la péri fut douloureuse : assise sur mes contractions de plus en plus fortes. Elodie me tient la main et m'encourage, d'une gentillesse (ô comme je suis heureuse d'accoucher à St Joseph St Luc et non au Val d'Ouest rien que pour cette main posée sur mon bras et ces mots d'encouragement !). J'ai la trouille que la péri se latéralise comme ça l'avait fait pour Flore-Anne (très efficace mais d'un seul côté : dommage !). Elle fonctionne à merveille ! En quelques minutes, je ne sens plus la douleur des contractions : le rêve ! Elodie fait rentrer mon mari. Elle m'installe en position semi assise, en tailleur et me dit, ça devrait aller vite. Il est 9h30 : ce soir, vos bébés seront là.

Ca me paraissait long ! Je commence à me dandiner, à faire des exercices d'haptonomie et je dis à Guillaume de m'aider à en faire pour faire descendre les bébés. On discute, on n'a pas l'impression que je vais accoucher bientôt tellement c'est confortable ! Il faut même que je rappelle Guillaume à l'ordre pour qu'il m'aide à faire des exercices ! Il est excité comme une puce et fait désormais Happy Feet en salle d'accouchement, en mangeant des Pépito en guise de petit déjeuner, tellement le travail se passe plus facilement que pour Flore-Anne (où j'hurlais à chaque contraction qui ne faisait pas bouger le col d'un pouillème). Je sens le premier bébé qui commence à descendre, je l'accompagne par la pensée. La sage-femme repasse vers 10h30 et me dit : "vous êtes dilatée à 5/6, ça va aller plus vite que prévu. Je repasse dans une heure." A peine 3/4 d'heure après, je la sonne. "Je sens que le bébé pousse". Elle m'examine : "Vous êtes dilatée à 10, vous allez les pousser ces bébés, mais là je ne suis pas prête alors pas tout de suite !" Elle sonne le médecin, l'interne, les pédiatres, puer et tout le bataclan. On se retrouve à près de 10 en salle d'accouchement. Mon mari est à côté de moi, il m'encourage. "Allez-y poussez là où ça fait mal." Je pousse. Rien ne se passe. Je souffle par la bouche, je fais n'importe quoi. Une fois, deux fois. Là, je me suis dit : "Ok ma belle, sois tu continues à faire n'importe quoi et tu vas en baver, soit tu t'y mets vraiment, ça fait mal mais c'est efficace !". J'y suis allée. En 5/6 poussées, Elise était sortie. Il est 12H00. On me la dépose sur la poitrine quelques secondes. Elle est minuscule, brune avec quelques cheveux. Je l'accueille en m'exclamant "Que tu es petite !". On l'enlève pour les soins. Pas le temps de faire une écho pour le 2ème bébé (source d'ô combien d'angoisses car en siège), il envoie déjà les pieds "J'ai les pieds qui sortent, laissez tomber l'écho. Madame, il va falloir pousser !" Une contraction arrive. Je ne pousse pas. "Bah alors ? Il y en a une là ?" "Oui, mais je ne veux pas, j'ai peur !" Encouragement général. Je pousse une fois "J'ai les jambes". Deux fois : "j'ai le dos". Trois fois "J'ai la tête ! Félicitations ! Vous avez poussé comme une chef !" On me pose Constance sur moi. Je ne peux pas m'empêcher de lui lancer la même phrase (que je trouve idiote a posteriori) "Que tu es petite !" comme ça pas de jalouse au moins !! On la prend pour les soins et on nous les ramène dans une petite couveuse pour les réchauffer (en couche et avec un bonnet de Schtroumpfette) qu'on place à côté de la table d'accouchement.
Nous sommes babas. Scotchés. Emus. On n'y croit pas. Après 8 mois de grossesse dont 6 d'angoisses, nos bébés sont là, en bonne santé ! Nous n'arrivons pas à y croire ! Guillaume pleure de joie. Je demande qu'on me mette un bébé au sein, puis l'autre. Chacune tète avec une vigueur surprenante. Je suis épatée !
A 14h45, nous arrivons tous les 4 dans ma chambre à la maternité, Elise et Constance sont dans le même berceau, habillées. Même dans mes rêves les plus fous, je n'avais pas imaginé que ce soit possible !
Guillaume, le soir, les yeux rivés sur le berceau des puces me dit : "Je n'arrive pas à y croire. J'ai beau les regarder, j'ai du mal à y croire. J'ai eu tellement peur pendant la grossesse et là, ça s'est passé comme une lettre à la poste ! C'est trop beau ! Je n'ose pas y croire ! " (Euh 2,3kg x 2 on peut peut-être dire "colis" non ?

) !! On essaie de se détendre et on n'arrive pas à quitter le berceau des yeux ! Déjà, pour Flore-Anne, un enfant, c'est dur de concevoir, de réaliser que c'est nous qui avons fait ça ! Alors là, deux ! C'est impossible !! Nous sommes tellement heureux ! Nous avons hâte de présenter Elise et Constance à Flore-Anne qui est devenue notre grande (comme quoi tout est relatif !) à 13 mois !!
En écrivant le récit de mon accouchement, je me rends compte à quel point la nature est bien faite ! Je me rends compte aussi comme chacune de mes angoisses s'est avérée inutile ! Alors, maintenant c'est décidé, j'arrête d'angoisser !!
Bisous les filles je vais dormir !