Alyssa et Thalya

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ally27:
je passe par la par hasard et je ne peux m’empêcher de pleurer en lisant tes post .....

je ne suis pas la meilleure personne pour faire irruption dans ce fil, je ne sais même pas si j'ai le droit vu que mes nanas ont battues cette merd* de stt ... mais je voulais juste te dire que je t envoie toutes les ondes +++ possibles et pleins de bizou

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Yasmina973:
Arrive le moment où les dates ont un sens.

En octobre de l'année dernière, je découvrais ma grossesse gemellaire.
Le 27 octobre, je me faisais opérer du STT.
Et le 19 novembre j'accouchais de mes filles.
Elles devraient avoir un an, mais elles ne sont pas là...

Je suis malheureuse, je voudrais mes filles, je voudrais revenir en arrière... Je voudrais faire partie de ceux qui ont réussi à surmonter mais ce n'est pas mon cas.
Ma vie ne me convient en rien.

A chaque fois que je coiffe ma fille, je me dis que j'aurai dû avoir 3 filles à coiffer.
Quand je vois des jumeaux dans la rue, je me dis que... enfin, je ne me dis rien j'ai juste mal.
Je regrette de ne pas être forte, de ne pas aller les voir au cimetière.
Je pleure des fois, seule.

Bien sûr y'a personne avec qui en parler.
Le psy me parle de deuil, mais je n'ai pas envie. Je n'oublierai jamais.
Je ne peux pas tourner la page, ni arrêter d'imaginer ma vie avec elles.

Il y a des moments que je ne peux pas enlever de ma mémoire, et le pire c'est celui où j'ai dû repartir de la maternité sans enfants. J'ai dû les laisser à la morgue.

Je vais pas vous mentir, je me suis toujours demandé pourquoi moi ?
Pourquoi elles, pourquoi toujours moi ?? Je suis sûre que je suis une bonne mère alors pourquoi ?

Je n'ai pas de réponse. Je ne prie plus pas par colère, mais parce que je ne vois pas quoi demander, quoi vouloir. Mes filles, c'était la seule chose que je voulais vraiment... Mais c'est terminé pour toujours alors quoi faire ?

Je ne sais pas. Je continue de vivre voilà tout.
Sans amies, sans amour, sans envies.

Je suis contente et fière et pleine d'amour sans mes enfants.
Mais je n'arrive pas à parler de ma peine, ^même avec le psy et ma mère.
J'ai peur d'étaler ma peine, je suis celle qui a toujours été si forte et si tenace, qui allait toujours de l'avant.
J'ai l'impression qu'il ne reste pas grand chose de moi et il n'y rien à dire de plus.

Bon je reviendrai quand j'aurai plus le moral je crois.
Bisous à toute

delphinepi:
Bonsoir Yasmina,

je ne sais comment t'aider mais je voulais juste te dire que nous réagissions toute à notre manière et comme on pouvait!
Je ne suis pas non plus du genre à exposer ma peine à tout va et tout le monde me dit que j'ai surmonté cette épreuve avec courage!
Sauf que je suis meurtrie à jamais et queje ne peux aller parler de ca avec une psy (que je ne connais pas) , j'ai pourtant essayé mais je n'y arrive pas, même avec mon mari je n y arrive pas... c'est pour dire!
J'ai le même ressenti que toi, moi non plus je ne veux pas l'oublier et j'ai du mal à tourner la page! quand je vois des jumeaux j'ai le coeur qui se serre, la boule aux ventre si je pouvais je pleurerais...cette douleur a bien du mal à s'atténuer mais je reste confiante et je suis sure que le temps et l'amour de nos enfants et de nos proches sont la clé...

Je te souhaite plein de courage!

Yasmina973:
Voilà on y est, les dates prennent un sens.

Je pleure parce que je suis à 21 SA aujourd'hui, et que pour mes filles tout s'est arrêté là, sans plus.
Je pleure parce que je me rend compte que je ne peux plus rien faire, si ce n'est compter les années qui passent.
Et moi, je reste sans réponse.

A 21 SA, mes filles sont nées à 8h19 et 8h21. Le monde a continué de tourner. Mais personne n'a remarqué que moi j'étais brisée. J'ai tellement de peine, je me sens si seule.
Il a fallu continuer alors je l'ai fait, j'ai arrêté de pleurer, d'y penser et je me suis consacrée à mes enfants.

Mais j'ai encore plus mal... Mal de n'avoir pas dit que ça n'allait pas.
Je me rend compte que je ne voulais pas perturber mes enfants, mettre mal à l'aise ma famille ou encore mon mari qui n'en parle jamais. J'ai pris des précautions avec des gens qui n'ont pas cherché à me ménager, à me protéger ou juste être là pour moi.

J'en arrive à me demander ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie. J'ai l'impression d'avoir cesser d'aimer... Pas le goût au boulot, plus d'amour ni d'affection depuis longtemps avec mon mari.

Y'a pas de réponse. Peut être qu'en même temps je n'en cherche pas, peut être que j'ai juste envie pour une fois d'être malheureuse, arrêter de me dire quels que soit les coups que ce n'est pas grave pour continuer.

Sauf que maintenant je ne sais pas où aller, après quoi courir. J'essaye d'être une bonne mère pour mes enfants présents et j'attends... Un jour viendra surement où j'aurai encore envie...

Yasmina973:
Un jour, j'ai ouvert les yeux sur ce qu'était réellement l'amour
J'ai découvert le sens de la patience, de la disponibilité et de l'affection
Pas celui que l'on attribue à quelqu'un par confiance ou temporairement
L'amour inconditionnel.

Il a fait de moi une mère, il a modelé la femme que je suis
Il a donné un sens à ma vie, a guérit mon coeur de femme trahie.
J'ai vu de l'amour dans un sourire, de la gratitude dans un baiser
J'ai senti l'importance que je pouvais avoir pour quelqu'un
J'ai répondu aux "je t'aime" sans avoir peur d'être abandonnée

Je m'étais jurée de ne plus me laisser avoir par la vie,
Ne plus tomber pour un homme, ne plus croire en l'amitié éternelle
Je voulais m'éviter la peine, la souffrance à qui l'on doit tous faire face
Je me voulais forte, indépendante et fière....
J'ai mis des "si" dans mes "je t'aime" et des "surement" sur les projets d'avenir
Parce que je pensais me protéger de l'amour...

La seule porte ouverte que j'ai laissé était celle de mes enfants,
Mon amour inconditionnel...
Ma force, ma joie, ma raison de poursuivre ma route sur terre
Mes amours uniques et inconditionnels.

Puis c'est arrivé, on m'a retiré la seule chose que je savais faire
Ma seule porte ouverte m'a foudroyé de chagrin
Je ne peux pas expliquer ma peine, je ne peux que la vivre.
Une souffrance dont personne ne m'avait jamais affligée

Je pleure mes amours inconditionnels, mes filles
Mes princesses que la vie m'a refusé...
Je ne sais pas pourquoi, je ne saurai jamais
Pourquoi elles ?

Un jour j'ai découvert ce qu'était vraiment l'amour,
L'inconditionnel, le véritable
Celui qui nous brise mais pour qui on continue malgré tout d'aimer
Celui qui fait passer des nuits blanches sans raison particulière
Juste parce qu'on a de la peine.

Un jour j'ai découvert l'Amour et depuis je demande à Dieu chaque jour de veiller sur mes enfants.
Chaque jour quand j'y pense, je regrette encore et encore...
Mais je suis juste impuissante.

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