.

Cela fait des mois que Basou, par période, à du mal avec l'école.
- Des difficultés à sortir du lit (cela, je lui pardonne, je suis pareil ).
- C'est moi qui l'habille sinon cela n'avance pas.
- Il lui faut 1, puis un deuxième biberon. Et souvent il en voudrait encore un troisième...
- Toujours à vouloir retarder le départ : "j'ai encore faim", "j'ai soif", "je n'ai pas joué assez"...
- Des pleurnicheries pour mettre son manteau, sortir dehors...
- Une rapidité tout en lenteur pour arriver jusqu'à l'école .
...

Et ce matin, grosse crise de larmes .

L'école en elle même, ce qu'il y fait, il adore. Il nous raconte, est fière de nous montrer ces réalisations, de chanter les chansons qu'il a apprises... Il aime beaucoup sa maîtresse, lui raconte les jeux que lui a apportés le père-noël, apporte des livres en classe pour qu'elle les lise en classe, lui montre des photos de ces vacances,...

Et puis il y a le "copain" K.. K., il tape, il est méchant... C'est ce que nous raconte régulièrement Garou et Basou. Jusque là, bon, ce n'était pour moi pas bien grave.

Sauf que ce matin, dans mon questionnement pour savoir pourquoi Basou ne voulait pas aller à l'école, j'ai mis le doigt dessus. J'essaye de ne pas l'influencer : "il y a quelque chose que tu n'aimes pas faire à l'école, qui t'embête". Et la réponse a fusé : "K. il m'embête" et un gros câlin + larmes ont suivi . Et lui de rajouter : "Je ne veux pas aller à l'école".



Bé ça fait sacrément suer que juste à cause d'un gamin, mon môme soit retissant face à l'école. Un gamin qu'on retrouvera surement l'année prochaine et l'année suivante...



Alors évidemment, j'ai joué le tableau de l'unité gémellaire : A 2, vous êtes plus fort, et puis il y a aussi la trèèès bonne copine et voisine A., et d'autres copains... Et si K. t'embête, tu vas voir la maîtresse ou l'atsem...
Comment en 2 temps 3 mouvements marginalisés K., qui n'a certainement pas besoin de cela pour réussir à sortir du cercle de la violence si tout le monde le fuit .

Il y a donc aussi la petite voisine A. Ces parents ont les mêmes difficultés avec leur fille le matin pour aller à l'école... Son père (un collègue) est déjà venu me trouver pour parler de K. Il voudrait que nous allions voir la maîtresse pour en discuter...

Ce que je vais me résigner à faire .

Les solutions . Mon collègue me dit que la maîtresse a commencé à monter un dossier. Le but étant d'obliger les parents à consulter (un pédo-psy ).

Voilà, j'avais juste envie d'en parler parce que cela m'a vraiment retourné mon petit coeur de Maman ce matin . Limite à me dire que bon, aller, aujourd'hui je peux me permettre de ne pas les envoyer à l'école (ce qui ne serait absolument pas une solution !!!).

Pour Basou, on va gérer. Apprentissage de la vie, même si cela m'effraie que ce soit dès la petite section...
Pour K.  . Déjà pointé du doigt. Déjà marginalisé.  .




Alors, PITIE, quand votre enfant vous tape, vous, l'adulte réfèrent et parent. NE REPONDEZ PAS PAR LE MEME GESTE !!! C'est normal qu'un enfant teste ses parents sur la violence en le frappant. Il se doit d'essayer. N'ENTREZ PAS DANS SON JEU !!!




A +

La solution est effectivement que ce petit soit pris en charge et suivi, par un pédo-psy, j'espère (et sans passer des mois à monter un dossier .....  )

Et j'ai pensé à toi, Doudou, et à des discu que nous avons ici à plusieurs, car hier à table, les enfants nous racontent que "Dorian, il tape ! il tape tout le monde, et ben, la maitresse, elle le punit, et il va sur la chaise à réfléchir !".
Je leur réponds que oui, c'est ainsi, ce n'est pas terrible de taper et que s'il est puni, c'est logique.
Là-dessus, je glisse mine de rien, que si Dorian les tape, eux, ça ne sert à rien de faire pareil ; il faut prévenir Anita (l'Atsem) ou la maitresse, ou un autre adulte.

Et là :  et  :

- Roxane : "Et ben Anita, elle a dit que si Dorian nous tape, il faut lui faire pareil, pour qu'il comprenne !"

- moi (soupir intérieur) : "Et bien non, il te tape, tu le tapes, il te re-tape ... vous n'allez pas en finir comme ça !"

- Roxane : "Ben c'est Anita qu'a dit il faut faire pareil !"

- moi (re-soupir et  ) : "Et bien cette fois-ci, je ne suis pas d'accord avec Anita !  " .......

Il va me rester à rencontrer l'atsem et en reparler ....
En même temps, pour rebondir sur ton vécu, Doudou, ce qui me gêne quand même, au-delà de Dorian, c'est de savoir que mes gamins peuvent se prendre des coups .....
Ca, désolée de mon égoïsme (parce que Dorian, je ne peux rien pour lui, et que je ne le prendrais pas en charge), ça m'ennuie .... 

Je vais parler de l'exception à la règle, d'une petite fille qui a toujours eu un comportement agressif mais sans méchanceté (il lui faut bouger, sauter, secouer, taper, ne pas écouter, etc..). Seule la 1° instit de PS (mouais, ça aussi, il y a eu 6 instit successives en PS) savait la prendre et la valoriser, non sans mal quand même.


La Doudou, quand je suis confrontée à ce genre de problème, je "dédramatise" l'élève en question. J'essaie de le rendre ordinaire, pas de justifier sa violence ne nous mèprenons pas. De monter à mon fils, que même ce garçon "méchant" (selon leurs propres termes) est aussi un petit garçon, surement malheureux de sa propre violence. Parce qu'elle l'éloigne des copains, l'isole, le montre du doigt à la maitresse et que tout ça, ça le rend encore plus méchant.
J'essaie de lui faire voir, au delà de K petit garçon méchant, K petit garçon dont on n'a pas à avoir peur.
Tu me suis ?

Coucou,

Je te suis p'tite Lilli. C'est aussi ce que je disais de K. quand Garou et Basou me rapportaient qu'il tapait : K. tape parce qu'il est tout seul. C'est aussi un enfant malheureux...

Sauf que va faire comprendre cela à un enfant de 4 ans qui pleure parce qu'il ne veut pas aller à l'école. Et qui a bien du mal à expliquer pourquoi . La parole n'est pas encore un réflexe pour expliquer leur soucis.


Bref, je suis allée voir la maîtresse, qui m'a surtout parlé des soucis qu'elle avait pour gérer K. Le problème de Basou est secondaire... Et puis ce n'est pas le seul à avoir ce problème .

Donc K. est suivi au niveau du CMPP. Elle a déjà fait un rapport en octobre pour signaler un enfant qui terrorise les autres enfants (ce sont ces mots). Dans ce rapport, elle demande la mise en place d'un RASED (mais, bon, on sait ce qu'il en est, des RASED ).

Dans la classe, elle a choisi de mettre K. dans le groupe des élèves les plus stables et les plus autonomes... Dont Basou fait parti. Dans le groupe, elle peut donc plus facilement ne gérer que K., elle sait que les autres enfants sauront faire sans elle...

Sauf qu'à la cantine, c'est apparemment le même topo (Basou est un roc qui prend beaucoup sur lui , élément stabilisateur !). Alors il va falloir faire tourner... On voit lundi les dames de la cantine (dont une est une amie) pour qu'il y ai quelque changement.


La maîtresse a donc parler à Basou devant moi. Elle lui a demandé de ne pas avoir peur. De venir lui dire quand il y avait un problème... Basou était tout gêné. Elle a insisté sur le fait qu'il ne devait pas garder les choses pour lui (c'est dur de croire en la parole à cet âge).

Bref, je ne pense pas demander à ce que Basou change de groupe en classe . K. est canalisé dans ces moments là. Par contre, nous n'avons pas vraiment pris le temps de parler du comportement de Basou pour se protéger (entre 2 portes le vendredi soir, c'était pas vraiment le moment idéal ). On laisse donc passé une semaine, voir si il y a du changement. Et puis on reprendra un vrai rendez-vous pour organisé mieux les choses si besoin.



Sinon, je pense que je poursuivrai les aventures entre K. et Basou dans la section maternelle. Ce sera plus approprié .

A +

Tiens, sur le sujet, je vais vous raconter l'autre côté de la barrière ....

J'ai une collègue dont le gamin a pas mal de soucis à gérer : on vient tout juste de lui diagnostiquer une maladie génétique (Charcot-Marie-Tooth ; et pas Charcot tout court).

C'est un gamin dit "à problèmes" (beurk cette expression ....  ) : très agressif avec les autres enfants (bouscule, mord, tape), aucun problème relationnel avec les adultes, des difficultés d'apprentissage liées à la fois à sa maladie (du mal à tenir correctement un crayon par exemple) et liées aussi à son psychisme (crainte des autres).

Il y a quelques jours, une maman d'une petite fille, L, parle à zhom du petit garçon ci-dessus, N.
"Oh nous dans la classe de L, c'est avec N qu'on a des soucis ! il est insupportable ce gamin, il tape les autres gosses !!!!"

Et nous qui connaissons bien N, on essaie d'expliquer que oui, il est parfois agressif, mais suivi par une psychothérapeute, a une maladie, etc .....

Je suis moi bien persuadée que toute l'agressivité de ce petit garçon envers les autres enfants est dûe à la difficulté pour lui d'avoir des problèmes avec son corps, au refus de son père d'admettre que son fils est malade, aux angoisses de sa mère qui ne sait plus comment gérer tout ça .....

Etonnament, quand N est avec mes enfants, il n'a aucune agressivité !!! il joue avec eux très cool, fait la bagarre avec Axel mais s'arrête avant de risquer de faire mal, et réclame "mes copains ! Axel et Roxane !"
Comme quoi, quand l'enfant en difficultés sent que l'adulte le comprend, il n'a pas besoin de son agressivité envers les enfants de l'adulte en question ....
(je m'exprime bien, là ? vous voyez ce que je veux dire ?  )


Alors, je me dis plusieurs choses :

- oui, oui, et re-oui pour expliquer à nos enfants qu'un enfant qui tape, mord, bouscule, est peut-être bien plus malheureux qu'il n'y parait

- oui pour qu'il soit dit en classe, clairement : untel a tel et tel souci ; soyez indulgents ....

- oui pour (re)dire à nos enfants qu'il faut le dire quand ça ne va pas, à la maitresse, à nous les parents, etc


Et leur suggérer cette phrase : "il n'y a pas de gens méchants, il n'y a que des gens malheureux" .....


Les sentiments que je peux avoir pour Noam (qui est un gamin très attachant, pour moi, adulte) me donnent un autre point de vue de la situation ....