Coucou,
Lorsque ma fille ainée est morte in utéro à 5,5 mois, tout s'est enchainé très vite... Je ne me suis posée aucune question, le besoin très fort de tourner très vite la page, sans pour autant l'oublier... J'ai fuit les questions en y répondant rapidement
.
Je ne voulais pas voir ma fille, peur de ne pas y retrouver mon enfant, d'avoir une image qui ne correspondait pas à celle d'un bébé désiré. J'ai répondu très vite, trop vite...
Pas eu le temps de faire un choix sur le prénom, pas non plus d'image ou de symbole pour entretenir son souvenir. Nous avons fait le choix de faire don de son corps à la science.
Le jour de la naissance (cela reste une naissance dans mon esprit
), mon zhom a été beaucoup plus fin que moi. Et la sage femme géniale, qui nous a proposée de faire la toilette de l'enfant et de nous la présenter. Je n'ai pas compris, pas refusé, et zhom a répondu de suite oui.
Elle était
belle, c'est la seule image que je retiens, le seul souvenir imatérielle dans le fond de ma mémoire.
Je regrette aujourd'hui de ne pas avoir pris le temps de lui trouver un prénom... Trop rapide à ce moment là. Nous avions une liste très incomplète, et aujourd'hui, je trouve qu'il est bien trop tard. Mais j'en parle toujours comme ma fille ainée.
Elle n'est pas non plus sur le livret de famille
. Je regrette son inexistance civile, mais à l'époque, à moins de 28 SA, ce n'était pas dans l'usage...
Du coup, aujourd'hui, j'ai besoin de plus en plus d'en parler. Lui donner une existance, avec ses 2 frères. Parcequ'elle a vécu, dans mon ventre, dans l'avenir que nous voulions lui offrir.
Prend le temps de lui donner un prénom (même si je suis bien en peine pour t'aider à le choisir
). Pense aussi au souvenir que tu souhaites qu'il laisse. Que ce soit sous une forme ou une autre, ne néglige pas les traces qui pourront t'aider à garder en toi son existence
.
A +